Le lundi 8 mai 1961, le président John Kennedy (1917-1963) reçoit Alan Shepard (1923-1998), à la Maison-Blanche, pour lui remettre la NASA Distinguished Service Medal.
Alan Shepard, le premier américain dans l’espace, le 5 mai 1961 avec un vol suborbital d’une quinzaine de minutes.
A ce moment là, John Kennedy sait déjà, d’après les consultations qu’il a initiées dès le 20 avril, huit jours après le vol orbital de Youri Gagarine (1934-1968), que la meilleure chance de laisser les soviétiques loin derrière dans la course à l’espace, est d’envoyer un américain sur la Lune. Rien d’autre ne pourra marquer autant les esprits. Reste à soumettre cet objectif au Congrès et aux américains…
Lors de cette « Rose Garden Party », le président Kennedy chambre un peu son vice-président, Lyndon Johnson (1908-1973) :
« Personne ne sait que le vice-président est le président du conseil de l’espace. Mais si ce vol avait été un échec, je vous garantis que tout le monde l’aurait su ! »
Newton « Newt » Minow (1926 – ) le président de la commission des télécommunications fédérales (Federal Communications Commission) ajoute : « M. le président, si le vol avait été un échec, le vice-président aurait été le prochain astronaute. »
Une répartie qui amuse beaucoup John Kennedy, un peu moins Johnson.
En plaisantant ainsi avec Johnson, il reconnait implicitement qu’il mise énormément sur les succès dans l’espace pour améliorer son image publique, démontrer qu’il est un dirigeant dynamique qui a la ferme intention de gagner la guerre froide. Il le fera savoir publiquement le 25 mai suivant…