Je pensais que vous saviez. J’étais à bord de tous les vols

« Je pensais que vous saviez. J’étais à bord de tous les vols »

Ce formidable dessin de Paul Conrad (27 juin 1924 – 4 septembre 2010) qui a obtenu trois prix Pulitzer pour ses dessins de presse, a été publié dans le Los Angeles Times du mardi 31 janvier 1967, page 24, quatre jours après la tragédie d’Apollo 1, qui a coûté la vie à Virgil Grissom, Roger Chaffee et Edward White. Les trois astronautes ont péri asphyxiés, lorsqu’un incendie s’est déclaré dans leur vaisseau spatial, alors qu’ils effectuaient une répétition des procédures de lancement en conditions réelles.

La légende : « Je pensais que vous saviez. J’étais à bord de tous les vols » est prononcée par « La Grande Faucheuse » en combinaison de vol, qui tient dans son bras droit une capsule Gemini et dans l’autre une capsule Mercury.

Pour mémoire, le programme Mercury compte six vols habités, entre mai 1961 et mai 1963 (6 astronautes), pour une durée cumulée des missions de 2 jours, 5 heures, 55 minutes et 31 secondes. Le programme Gemini quant à lui comprend 10 missions habitées, entre mars 1965 et novembre 1966 (16 astronautes, dont 4 ont effectué deux vols : John Young, Charles Conrad, Thomas Stafford, James Lovell), pour une durée cumulée des missions de 39 jours, 9 heures, 33 minutes et 55 secondes. Aucune perte humaine ne fut à déplorer, que ce soit à l’entrainement ou en mission.

Paul Conrad a offert l’original de son dessin à Paul Haney (20 juillet 1928 – 28 mai 2009), le directeur des relations publiques de la NASA à Houston. (Voice of Mission Control)

Avec ce dessin, on peut se faire une idée précise de ce que l’adage « une image vaut mille mots » veut dire.

Los Angeles Times. Mardi 31 janvier 1967. Page 24.

John Glenn relativise son vol spatial

Le 23 février 1962, lors de sa conférence de presse d’après vol, John Glenn (18 juillet 1921 – 8 décembre 2016) a bien insisté sur le fait que l’exploration de l’espace n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements. Pour illustrer son propos, il lève main, et tel un maitre d’école, explique : « Si le diamètre de la Terre était ramené à 2 mètres (80 pouces), mon vol ne m’a emmené qu’à 3,38 cm de sa surface (1⅓ pouces). Si vous pensez à l’immensité de l’univers, nos efforts paraissent tellement dérisoires. Mais nous avançons pas à pas. Les vols habités jusqu’à ce jour, nous ont permis d’accumuler des informations. Ce vol, je l’espère, permettra d’en ajouter un peu plus, sachant qu’il y en a d’autres à venir. »

35 000 personnes ont directement contribué au vol de John Glenn

Le magazine Time du vendredi 2 mars 1962 (Vol. LXXIX No. 9) nous apprend que près de 35 000 personnes ont directement contribué au premier vol spatial de John Glenn.

Hormis ses collègues astronautes, une équipe de 2 000 personnes était présente au Cap Canaveral, 15 000 marins et aviateurs furent déployés sur les 24 bâtiments de récupération dans les océans Atlantique (23) et Pacifique (1).

500 techniciens dans 15 stations de suivi, réparties sur 4 continents et deux océans, ont permis de rester en contact quasi permanent avec le vaisseau spatial.

Enfin pas moins de 15 000 scientifiques, ingénieurs, techniciens et ouvriers ayant travaillé quelque 4 ans sur le programme spatial, ont laissé leur empreinte sur le vol.

[Si on fait le total : 6 + 2 000 + 15 000 + 500 +15 000 on obtient le chiffre de 32 506.]