Harrison Storms, une responsabilité de vie et de mort

Harrison Storms (15 juillet 1915 – 11 juillet 1992), le directeur de la division « espace » de la société North American, sise à Downey dans la banlieue de Los Angeles, qui était en charge notamment de la construction du module de commande et de service Apollo, répétait souvent à ses collaborateurs :

Downey peut sembler être très éloigné des lancements du Cap, mais c’est ici que nous avons une responsabilité de vie et de mort. N’oubliez jamais cela !

Harrison Storms et Wernher von Braun

Une prière pour célébrer les premiers pas de l’Homme sur la Lune

Le lundi 21 juillet 1969, à midi précise, s’ouvre la première séance plénière de la Chambre des Représentants du Congrès américain, après les premiers pas de Neil Armstrong et Edwin Aldrin sur la Lune, survenus quelques heures auparavant.

Le Révérend Edward Gardiner Latch (1901-1993) qui est le 57ème aumônier de la Chambre des Représentants, il officia du 1967 à 1978, évoque en préambule le psaume 19 :1 « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament l’étendue de son œuvre. »

Lire une prière avant les réunions journalières est une coutume qui remonte au second Congrès Continental, constitué le 10 mai 1775.

Il prononce ensuite ce petit sermon :

« Dieu éternel, notre père, alors que nous venons vers toi en prières, que ton esprit emplisse notre cœur avec ton amour, notre raison avec ta sagesse et nos esprits avec ta force…

En ce jour glorieux, où nos astronautes ont atterri sur la Lune et marché sur sa surface, le cœur de notre nation se réjouit, et ensemble nous sommes remplis de joie pour ce que l’Homme a accompli avec ton aide.

Fasse que nous interprétions la portée de cet événement avec sagesse et que nous puissions appréhender ton grand et bienveillant dessein pour toute l’humanité.

Alors que nous regardons vers la Lune et sommes touchés par la magnificence de cette mission, nous devons également porter notre regard sur les misères de l’Homme sur cette planète et faire en sorte de les éradiquer afin que tous puissent vivre avec dignité, respect, et bonne volonté.

Que chaque cœur se réjouisse pour ce que l’Homme peut accomplir à tes côtés.

Dans l’esprit de Celui qui allait partout en faisant le bien, nous prions.

Amen. »

Il se trouve que le psaume 19:1 est également très cher à Wernher von Braun, il le choisira pour épitaphe.

Je pensais que vous saviez. J’étais à bord de tous les vols

« Je pensais que vous saviez. J’étais à bord de tous les vols »

Ce formidable dessin de Paul Conrad (27 juin 1924 – 4 septembre 2010) qui a obtenu trois prix Pulitzer pour ses dessins de presse, a été publié dans le Los Angeles Times du mardi 31 janvier 1967, page 24, quatre jours après la tragédie d’Apollo 1, qui a coûté la vie à Virgil Grissom, Roger Chaffee et Edward White.

Les trois astronautes ont péri asphyxiés, lorsqu’un incendie s’est déclaré dans leur vaisseau spatial, alors qu’ils effectuaient une répétition des procédures de lancement en conditions réelles.

La légende : « Je pensais que vous saviez. J’étais à bord de tous les vols » est prononcée par « La Grande Faucheuse » en combinaison de vol, qui tient dans son bras droit une capsule Gemini et dans l’autre une capsule Mercury.

Pour mémoire, le programme Mercury compte six vols habités, entre mai 1961 et mai 1963 (6 astronautes), pour une durée cumulée des missions de 2 jours, 5 heures, 55 minutes et 31 secondes.

Le programme Gemini quant à lui comprend 10 missions habitées, entre mars 1965 et novembre 1966 (16 astronautes, dont 4 ont effectué deux vols : John Young, Charles Conrad, Thomas Stafford, James Lovell), pour une durée cumulée des missions de 39 jours, 9 heures, 33 minutes et 55 secondes.

Aucune perte humaine ne fut à déplorer, que ce soit à l’entrainement ou en mission.

Paul Conrad a offert l’original de son dessin à Paul Haney (20 juillet 1928 – 28 mai 2009), le directeur des relations publiques de la NASA à Houston. (Voice of Mission Control)

Avec ce dessin, on peut se faire une idée précise de ce que l’adage « une image vaut mille mots » veut dire.

Los Angeles Times. Mardi 31 janvier 1967. Page 24.