Apollo 1 et le Velcro

C’est notamment la trop grande quantité de nylon présent dans la cabine d’Apollo 1, sous forme de Velcro, de filets installés sous les couchettes, pour récupérer les objets que les astronautes auraient pu faire tomber, et même dans les combinaisons spatiales, qui fut un facteur aggravant dans la propagation de l’incendie.

La capsule Apollo 1

Rappelons en guise de préambule, que « Velcro » est une marque déposée, qui vient de VELours et CROchets, et que ce ruban auto-agrippant, a été inventé par l’ingénieur suisse Georges de Mestral.

L’idée date de 1941 et le brevet initial de 1951. Le brevet est enregistré aux Etats-Unis en 1958.

En tout et pour tout, le Module de Commande de 6,17 m3 contenait plus de trente kilogrammes de matériaux inflammables. Outre le nylon, il y avait du plastique et même des métaux qui s’enflamment dans une atmosphère 100% oxygène.

Curieusement, la NASA et North American s’étaient contentés de tester l’inflammabilité de certains matériaux dont le Velcro, dans une atmosphère 100 % oxygène à la pression de 5 PSI, c’est-à-dire la pression à l’intérieur du vaisseau spatial dans l’espace, dans ces conditions une bande de velcro brûle à la vitesse d’un demi-centimètre par seconde.

S’ils avaient eu la présence d’esprit de réaliser les tests à une pression de 16 PSI (vaisseau spatial sur le pas de tir et pendant le décollage) ils auraient vus qu’alors, le velcro brûle 5 fois plus rapidement, il explose littéralement !   Et du Velcro, les astronautes en avaient mis partout dans la cabine !

Après le drame d’ Apollo 1, plus de 3 000 tests ont été réalisés sur plus de 500 matériaux différents, les tissus réalisés en nylon ont été remplacés par la fibre Beta, le téflon, le Nomex, la fibre de verre ! 

Le Velcro sera désormais fabriqué avec du Nomex, et la fibre Beta sera utilisée pour le tissage de l’enveloppe extérieure des combinaisons spatiales !

Les couchettes seront recouvertes d’un tissu ininflammable, l’Armalon ! Même les plans de vol et autres documents seront imprimés sur du papier ininflammable développé par la Scheufelen Papierfabrik GmbH dont le PDG était un ancien de Peenemünde, Klaus Scheufelen !

En attendant l’arrivée de ce papier, pour la première fois sur Apollo 13, sur lequel on pouvait imprimer directement, les documents papiers déjà imprimés étaient recouverts par laminage d’une substance ininflammable, composée de sulfate d’aluminium et d’ammonium.

A noter que lors de l’enquête sur l’accident, George Mueller l’administrateur adjoint du Bureau des vols habités de la NASA, affirmera devant la Commission d’enquête du Congrès qu’il y avait plus de Velcro dans Gemini VII (Frank Borman faisait partie de la commission d’enquête de la NASA) que dans Apollo 1 !