Avant de quitter le porte-avions USS Lake Champlain, Alan Shepard souhaite examiner son vaisseau spatial.
Le responsable NASA de l’équipe de récupération, Charles Tynan, vient juste de noter la position de tous les interrupteurs du tableau de bord, et les mesures affichées par les divers indicateurs et autres jauges.
Il se tient à côté du vaisseau spatial et s’apprête à partir lorsqu’ Alan Shepard arrive. Normalement la NASA avait donné comme instruction au personnel de ne pas parler à Shepard afin que son esprit ne soit pas « pollué » par des informations autres, que celles en rapport avec son vol.
Contre toute attente Shepard entame la conversation… Les journalistes qui assistent de loin à la scène rapporteront dans leurs comptes rendus qu’il s’agissait d’une longue discussion technique… En réalité il n’en est rien… Après avoir confié à Tynan que ce vol bien trop court était fantastique, qu’il est ravi d’avoir amerri à portée visuelle du porte-avions, et combien il se sentit soulagé lorsque le parachute principal s’est déployé, il lui demande un service : démonter l’horloge de bord de Freedom 7 et la lui remettre de retour au Cap.
Tynan étant extrêmement réticent à récupérer quoi que ce soit sur le premier vaisseau spatial américain, Shepard a dû le persuader un long moment avant qu’il ne finisse par consentir.
Comme cette montre « huit jours » n’a aucune valeur scientifique ou technique dans le cadre de la mission, Tynan accepte de dévisser quelques boulons, et met l’objet dans son attaché-case.
Quelques jours plus tard Tynan remettra l’horloge à Shepard dans le Hangar S.
Les sept astronautes avaient eu l’idée de faire monter l’horloge sur un support en bois de noyer, pour l’offrir à leur avocat, Leo DeOrsay, qui défendait gratuitement leurs intérêts !