Fred Haise, candidature refusée

George Titterton, vice Président de Grumman, reçu un petit mot de remerciement des trois astronautes d’Apollo 13.

En regardant la signature de Fred Haise, il sût qu’une personne au sein de la société devait se sentir encore plus mal à l’aise que lui, un peu à l’image du responsable de Decca Records qui avait refusé les Beatles !

En effet, en 1965 Fred Haise avait envoyé sa candidature à Grumman, pour être pilote d’essai, mais cette dernière n’a pas été retenue.

Quelques mois plus tard,  il devenait astronaute !

Titterton essaya bien de savoir qui avait bien pu rejeter la candidature de Haise, mais personne ne l’avoua jamais !

La visite de Charles Lindbergh

Le 20 décembre 1968, la veille du lancement, les astronautes d’Apollo 8 ont un invité surprise à déjeuner, Charles Lindbergh en personne, accompagné de sa femme Anne.

41 ans après avoir été le premier à franchir l’Atlantique en avion, il vient, à 66 ans, rendre un hommage à ces hommes, qui s’apprêtent à traverser un océan autrement plus vaste et inexploré.

Outre Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont présents, les astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Fred Haise qui forment l’équipage suppléant.

Lindbergh, leur héro, leur raconte comment il a rencontré Robert Goddard. Il se remémore une conversation qu’il a eu avec lui, concernant un voyage vers la Lune, et le coût faramineux d’une telle entreprise : « Cela coûterait au moins un million de dollars » avait prédit Goddard.

Tous éclatent de rire.

Lindbergh leur demande combien de carburant allait consommer la Saturn V, un des astronautes lui répond : « 20 tonnes par seconde ». Lindbergh esquisse un sourire :  « Dans les premières secondes de votre vol vous consommerez 10 fois plus de carburant que moi pendant tout le voyage ! »

La Saturn V brûlait 13 500 kg de carburant par seconde, (2,7 tonnes par moteur F1), le Spirit of Saint-Louis quant à lui a consommé 1 380 kg de kérosène pour parcourir 5 808 km en 33 h et 30 min.

La Saturn V brûlait donc chaque dixième de seconde ce que l’avion de Lindbergh a consommé pendant la totalité de son périple.

Apollo 13, témoignage de reconnaissance

Après leur odyssée, les astronautes de la mission Apollo 13, Fred Haise, James Lovell et Jack Swigert voulurent rendre hommage à toutes les personnes qui ont participé à la construction du LM-7 qui leur a sauvé la vie, faire un geste qui irait bien au-delà du simple remerciement verbal…

Pour ce faire Fred Haise avait eu l’idée de récupérer les « filets de rangement » dans le LM que les astronautes avaient baptisé Aquarius.

Ils avaient confié à la fille de Al Beauregard [Le superviseur du LM-5 (Apollo 11) et du LM-7] la tâche de découper des petits morceaux de 3 cm de côté, et de les coller sur des plaquettes.

Comme il y en avait plus d’une centaine à confectionner, Haise donna à la fillette le surnom de « Miss Elmer Glue », sobriquet qui lui resta longtemps ! (La colle Elmer est encore utilisée de nos jours dans toutes les écoles primaires américaines).

A compter du samedi 25 avril 1970, les astronautes d’ Apollo 13 remirent personnellement à chacune des personnes ayant pris part à la construction du LM-7, une « plaquette », sur laquelle figuraient le nom du récipiendaire, un « morceau » d’Aquarius,  et ces mots manuscrits: 

« Thanks for a job well done » (Merci pour cet excellent travail) signé James Lovell, Jack Swigert, Fred Haise.