Youri Gagarine, le premier Homme dans l’espace

Le 12 avril 1961 Vostok 1 est lancé à 6:07 GMT du complexe de lancement #1 de Baikonour par une fusée Semiorka (Vostok 8K72K) avec à bord Youri Gagarine.

Il n’a su que quatre jours avant son vol qu’il serait le premier cosmonaute. John Glenn par exemple a été informé de sa mission plus d’un mois avant.

Trois communiqués de presse sont préparés, un en cas de succès, les deux autres en cas d’échec.

Le vol de Gagarine est 100% automatique, mais en désactivant un « verrou logique », le cosmonaute peut reprendre manuellement le contrôle des rétro-fusées. Il doit pour ce faire taper un code sur un panneau qui comporte six chiffres.

Les médecins ne connaissant pas les effets de l’impesanteur sur l’organisme humain, et redoutant de possibles instabilités psychologiques avaient insisté pour qu’un tel système soit installé.

Gagarine avait dans sa capsule une enveloppe scellée qui contenait trois des six chiffres, les trois autres lui seraient communiqués par radio si nécessaire. Ceci afin d’éviter que dans un accès de folie le cosmonaute prenne le contrôle de sa capsule !

Sergueï Korolev était contre ce système, il y avait plus de chance pour le système de communication de tomber en panne que le cosmonaute de devenir fou !

Avant le vol, Oleg Ivanosky, Mark Gallai et Sergueï Korolev ont, chacun de leur côté, donné à Gagarine les trois chiffres qui auraient normalement dû lui être communiqué par radio en cas de besoin !

Youri Gagarine s’éjectera avant l’impact de la capsule. Un détail que L’Union Soviétique niera pendant très longtemps de peur que ce vol ne soit pas homologué comme tel par la Fédération Aéronautique Internationale.

En effet, un pilote est censé atterrir avec son vaisseau. Le premier Homme dans l’espace est récupéré ce même jour à 8:05 GMT.

Youri Gagarine, miction et superstition

Juste avant de s’envoler, pour devenir le premier voyageur spatial de l’Histoire, Youri Gagarine, en ce matin du 12 avril 1961, est pris d’un besoin pressant sur le trajet qui l’emmène jusqu’à l’aire de lancement.

L’autocar s’arrête, et Gagarine se soulage contre une des roues arrières.

Depuis lors, par superstition, tous les cosmonautes font de même, le bus qui les emmène vers le pas de tir s’arrête invariablement à l’endroit précis ou Gagarine fit halte, afin que chacun puisse uriner contre les roues du bus comme l’avait fait leur illustre prédécesseur.

Quant aux femmes, elles doivent symboliquement vider le contenu d’une petite bouteille d’eau !

Bien que cette coutume existe réellement, aucun témoignage relatant les derniers préparatifs ne vient corroborer le fait que Youri Gagarine ait uriné sur le trajet qui l’emmenait vers l’aire de lancement le jour de son vol historique, il est d’ailleurs peu probable qu’il l’ait fait… peut-être la veille !

Youri Gagarine, ne déshonore pas le nom de notre famille

Lorsqu’à l’âge de quinze ans Youri Gagarine annonce à ses parents qu’il ne veut pas devenir menuisier, comme son père, mais quitter son village natal pour « monter » à Moscou et continuer ses études, son père Alexeï sort de la pièce sans un mot, et Anna sa mère éclate en sanglots.

Grâce à un oncle qui habite Moscou, le jeune Youri Gagarine peut mettre son projet à exécution, lorsqu’il s’en va, son père lui fait une dernière recommandation : « Surtout ne déshonore pas le nom de notre famille »

Quelques années plus tard, après le vol historique de son fils, Alexei Gagarine est à côté des plus hauts dignitaires de l’URSS, ils attendent tous son Youri.

Ce jour là le premier cosmonaute de l’Histoire de l’Humanité a vu des milliers de visages heureux, mais celui qui l’a le plus ému, c’est celui de son père, radieux.

Maintenant il en était sûr, son père était fier de lui.  Alexei Gagarine est mort 5 ans après son fils, en 1973.