Le 9 novembre dernier, la firme allemande Adidas a présenté le ballon officiel de la vingt-et-unième coupe du monde de football, organisée en Russie du 14 juin au 15 juillet 2018, il s’agit du Telstar 18.
Ce ballon rend hommage au tout premier ballon de la marque aux trois bandes, utilisé 48 ans plus tôt lors de la coupe du monde au Mexique, c’était le Telstar 1970.
Un Telstar Durlast sera également utilisé en 1974 (avec le Adidas Chile tout blanc pour les matchs en nocturne ou le Apollo, de couleur orange), pour la coupe du monde qui a lieu en Allemagne.
Le ballon en cuir est recouvert de plusieurs couches de polyuréthane (Durlast™) pour assurer une meilleure étanchéité, et protéger les sérigraphies, car la marque est désormais autorisée à y faire figurer son logo.
Crédit Photo : l’extraordinaire collection de l’allemand René Sopp. « René Sopp Football History Exhibition »
Le Telstar est un ballon de légende, avec son alternance de panneaux noirs et blancs, il avait été pensé pour lui donner une meilleure visibilité sur les téléviseurs noir et blanc. Telles certaines fusées qui ont un marquage en noir et blanc sur leur flanc pour améliorer leur visibilité et déceler tout mouvement de rotation sur elle-même, le Telstar permettait aux joueurs de visualiser l’effet qu’ils donnaient au ballon.
Le tout premier ballon Telstar en forme d’icosaèdre tronqué, dont les faces sont composées de 12 pentagones noirs et 20 hexagones blancs a été utilisé pour le championnat d’Europe de 1968, le Telstar Elast.
Nous sommes loin des premiers ballons en cuir marron dont la vessie était maintenue dans l’enveloppe en cuir par une lanière, et qui se gorgeaient d’eau lorsqu’il pleuvait, augmentant leur poids de 25%. (Faire une tête avec un tel ballon, avec le risque de se prendre la couture sur le front, demandait un certain courage.)
Dans les dessins-animés, les bandes dessinées, le ballon de foot est pratiquement toujours un Telstar. C’est désormais ainsi que l’on s’imagine un ballon de foot. Avant il ressemblait à cela…
A noter : les 20 ballons Telstar originaux fournis par Adidas pour la coupe du monde au Mexique ne présentaient aucune inscription. Il s’agit ici d’une des 600 000 répliques vendues par la suite.
C’est avec le Telstar qu’Adidas devient en 1970 le fournisseur officiel des ballons de la coupe du monde de football.
Dès 1924, deux des quatre enfants Dassler créent la société Gebrüder Dassler Schuhfabrik (Fabrique de chaussures des frères Dassler) qui équipe certains athlètes de cette époque. Suite à une brouille, les deux frères se séparent, Rudolph Dassler (1898-1974), fonde la société Puma en 1948 et Adolf « Adi » Dassler (1900-1978) crée Adidas en 1949.
Pour Adidas Telstar signifie : « Television star ».
Telstar, est également le nom du tout premier satellite expérimental de télécommunication actif américain. Telstar 1, lancé le 10 juillet 1962, était une sphère de 87 cm d’une masse de 77 kg, développé par Bell Telephone Laboratories.
Une des trois stations de relais au sol utilisées, fut construite à Pleumeur-Bodou en Bretagne ; ce CTS (Centre de Télécommunication par Satellite) ou téléport, qui aura une longue carrière, a été utilisé pour la première transmission télévisée en mondovision via ce premier satellite.
Pour Bell, Telstar signifie : téléphone ou télécommunications par les étoiles.
D’après un sondage de l’agence d’information américaine (USIA) Telstar était plus connu au Royaume-Uni en 1962 que Spoutnik l’avait été en 1957. « Plutôt que de lancer un truc qui ne sert à rien, les américains ont mis sur orbite un satellite qui promet de relier les oreilles et les yeux du monde. »
La première coupe du monde de football retransmise en mondovision est celle de 1966, qui se déroule en Angleterre, la compétition est vue par environ deux milliards de personnes, la finale est suivie par 400 000 personnes dans 36 pays. En 1970 la coupe du monde est retransmise en couleur !
Ce ne sont pas des satellites Telstar qui retransmettent les coupes du monde de football de 1966, en Angleterre (Palmarès : Angleterre (∗), Allemagne de l’Ouest, Portugal), de 1970 au Mexique (Brésil (∗∗∗), Italie, Allemagne de l’Ouest), de 1974 en Allemagne (Allemagne de l’Ouest (∗∗), Pays-Bas, Pologne) etc., mais des Syncom et Intelsat… Pour la petite histoire… du football, c’est l’équipe d’Allemagne qui a disputé le plus grand nombre de finales de la coupe du monde ; huit, pour quatre gagnées ! Et elle fut quatre fois troisième.
Maintenant il faut rendre à César ce qui appartient à César, l’alternance de panneaux noirs et blancs sur un ballon de foot date de 1962, et est le fait de l’équipementier danois Select Sport !
Le Telstar 18 est donc le treizième ballon créé par Adidas pour une coupe du monde de football. Il est même équipé d’une puce NFC (Near Field Communication) et coûte 150 euros.
Telstar est également le nom d’une équipe de foot néerlandaise fondée en 1963 de la fusion de Stormvogels IJmuiden et de VSV Velsen : le SC Telstar.
Anecdote dans l’anecdote : Pour la coupe du monde de 1994 qui se déroule aux Etats-Unis, Adidas crée le Questra (fabriqué en France), décoré avec des astres, il s’agit non seulement de rappeler les étoiles du drapeau américain, la quête des Etats-Unis vers les étoiles, mais également le vingt-cinquième anniversaire de la mission Apollo 11 !
Le 6 avril 1970, 5 jours avant le lancement d’Apollo 13, l’administrateur de la NASA, Thomas Paine (1921-1992) témoigne devant le Comité du Sénat sur les sciences aéronautiques et spatiales (U.S. Senate Committee on Aeronautical and Space Sciences) alors dirigé par le sénateur démocrate Clinton Presba Anderson (1895-1975).
Il s’agit de faire un bilan sur les avancées et les retombées du secteur spatial…
« Lors des 12 premières années spatiales, la capacité de mise en orbite a augmenté d‘un facteur 10 000, passant des 13,9 kg d’Explorer 1 aux 136 tonnes d’Apollo 13.
Le record de vitesse a été multiplié par 13 passant de 3 000 km/h à 40 000 km/h (Apollo 10), l’altitude atteinte a été multipliée par 10 000, passant de 38 400 mètres à 377 400 km.
Les astronautes cumulent 5 843 heures de présence dans l’espace, et ont parcouru 113 400 000 km.
12 Hommes ont été en orbite autour de la Lune et 4 ont marché sur sa surface. La NASA a lancé 155 satellites et sondes spatiales qui ont permis de collecter des données scientifiques et pratiques, auxquels il faut ajouter 23 lancements dans le cadre de programmes de coopération internationale.
Aujourd’hui nous vivons dans un monde différent, car en 1958 les Etats-Unis ont compris les enjeux de l’espace, et le pays a fait les investissements nationaux nécessaires.
En 12 ans plus d’un milliard d’enfants sont nés dans le monde, c’est la première génération spatiale. Grâce au programme spatial, ils auront accès à une nouvelle science, une nouvelle cosmologie, et une nouvelle vision de l’Homme et de sa destinée dans l’univers.
Les enfants d’aujourd’hui peuvent regarder l’avenir avec confiance, de nouvelles opportunités s’offriront à eux, avec les nouvelles grandes avancées que l’Homme accomplira au XXIe siècle…
Cette génération verra la Terre dans sa globalité pour la première fois, et sera en mesure d’appréhender la technologie, la science et la philosophie, comme une réalité unique, commune à tous les Hommes de la planète bleue. »
Thomas Paine a également communique les chiffres suivants : en 1969 la NASA a distribué 1,6 millions de publications scientifiques et techniques, 3 211 500 microfiches.
Les initiatives à destination des écoles américaines, y compris les expositions itinérantes dans le cadre du projet « SPACE mobile », ont touché 3 306 410 écoliers en direct, et 20 391 500 grâce à la vidéo.
Des laboratoires de recherche spatiale, ont été créés dans 34 institutions de l’enseignement supérieur pendant les années 60, dans lesquels plus de 1 000 étudiants ont fait des études menant à un doctorat.
La NASA a reçu 968 830 lettres en 1969 (soit plus de 20 000 par semaine), ses expositions ont été vues par 37,6 millions de personnes et ses films par 9,8 millions directement et 248 millions à travers la télévision.
La couverture média des activités spatiales de la NASA en 1969 inclut l’accréditation de 3 497 journalistes en provenance de 57 pays pour la couverture de la mission Apollo 11.
A la demande du Président des Etats-Unis, Richard Nixon, les trois astronautes d’ Apollo 12 ont à leur tour visité l’Amérique Latine, l’Europe, l’Afrique et l’Asie en tant que ses représentants personnels.
Voici l’itinéraire prévu, au départ de Houston, de cette tournée : Caracas, Lima, Santiago, Panama, Iles Canaries, Lisbonne, Luxembourg, Copenhague, Helsinki, Bucarest, Vienne, Rabat, Tunis, Abidjan, Dar-Es-Salaam, Tananarive, Colombo, Rangoon, Phnom Penh, Djakarta, Osaka.
Au tout dernier moment l’escale à Phnom Penh au Cambodge est annulée en raison de l’instabilité du pays. En effet, un coup d’état se produira le 18 mars 1970 qui a destitué le prince Norodom Sihanouk. C’est la fin de la monarchie, six mois plus tard la république khmère est proclamée.
Là encore les 20 pays visités furent bien évidemment choisis par le département d’état et la Maison-Blanche ; des pays et des capitales « secondaires ». Les foules lors des parades ou des réceptions furent bien moindres et bien moins enthousiastes. L’escale au Japon est liée à l’exposition universelle, puisque Armstrong, Collins et Aldrin étaient venus dans ce pays lors de leur tournée mondiale le 3 novembre 1969.
C’est donc le lundi 16 février 1970 à 7:00 que les astronautes Charles Conrad, Richard Gordon, Alan Bean et leurs femmes Jane, Barbara, et Sue embarquent à bord d’un avion présidentiel pour démarrer le « Bullseye » World Tour. (To hit the Bullseye signifie atteindre la cible, mettre dans le mille. – Allusion à l’atterrissage de précision d’ Apollo 12 près de la sonde Surveyor 3, et certainement aux retombées diplomatiques espérées…)
Sue Bean, « Fière », Barbara Gordon, « Ravie », et Jane Conrad, « Heureuse », le 16 novembre 1969 devant la maison des Conrad. Leurs maris sont en route vers la Lune.
Contrairement au tour du monde des astronautes d’Apollo11, celui-ci est bien moins documenté…
Venezuela – (Caracas) 3 656 km. 16-17 février. Les astronautes d’ Apollo 12 sont accueillis avec enthousiasme par les habitants de Caracas qui les ont accompagnés le long de la route entre l’aéroport de Maiquetía et le centre-ville. Les astronautes déposent une gerbe sur la tombe de Simon Bolivar (1783-1830), le « Libertador ».
Perou – (Lima) 2 750 km. Mercredi 18 février. Les astronautes atterrissent à l’aéroport Jorge Chávez de Callao.
Pendant les 20 heures qu’ils resteront sur le sol péruvien, l’équipage d’ Apollo 12 a été acclamé par 5 000 personnes le long du cortège qui a traversé les quartiers de Rimac, San Martin de Porres et El Cercado. Des centaines de personnes ont assisté à la conférence de presse de la Plaza San Martín.
Ils sont reçus au Palais du Gouvernement par le président Juan Velasco Alvarado (1910-1977) et tout le cabinet des ministres.
Chili – (Santiago) 2 467 km. Jeudi 19 février. Les trois astronautes d’ Apollo 12 et leurs épouses sont accueillis par l’ambassadeur américain Edward Korry (1922-2003). Ils prennent ensuite un hélicoptère pour se rendre au palais présidentiel d’été de Cerro Castillo à Viña del Mar, où les attendent le président du Chili Eduardo Frei Montalva (1911-1982) et son épouse María Ruiz-Tagle (1913-2001). Après un échange de cadeaux, les astronautes offrent au représentant du Chili trois petits fragments de pierre lunaire, un drapeau chilien qui a voyagé vers la Lune à bord d’Apollo 11, ainsi qu’une plaque avec l’insigne de la mission Apollo 12 et une photographie du module lunaire en orbite autour de la Lune où l’on aperçoit l’océan des tempêtes. La photo est signée par les trois astronautes. De retour à Santiago, les astronautes sont acclamés lors de leur parade en voiture à travers les avenues Apoquindo, Providencia et Alameda. Ils sont ensuite élevés au grade de Commandant dans l’Ordre du Mérite, dans le Palais de La Moneda. Conrad était déjà venu au Chili en 1965 avec Gordon Cooper (Gemini 5).
Panama (Panama City) 4 745 km. Vendredi 20 février. Les astronautes laissent leurs empreintes de pieds dans le stade Olympique de Panama City. C’est pieds nus qu’ils marchent sur une dalle de ciment frais…
Iles Canaries (Las Palmas – Maspalomas) 7 020 km. 21-22 février. Une escale de repos. Les astronautes passent deux nuits à l’Hôtel Oasis de Maspalomas
Portugal (Lisbonne) 1 280 km. Lundi 23 février.
Grand-Duché de Luxembourg. 1 712 km. Mardi 24, Mercredi 25 février. Les astronautes sont reçus par Jean, le Grand-Duc de Luxembourg et Duc de Nassau. « Le 24 février 1970, les trois astronautes américains d’ Apollo 12, Charles Conrad Jr., Richard F. Gordon et Alan L. Bean, accompagnés de leurs épouses, ont visité le Grand-Duché de Luxembourg. A leur arrivée à Luxembourg, les trois astronautes furent accueillis à l’aérodrome du Findel par l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Luxembourg, M. Kingdon Gould Jr. (1924 – ) et par le Ministre des Affaires Etrangères M. Gaston Thorn (1928-2007), en présence d’une importante foule qui acclama très chaleureusement la vaillante équipe d’ Apollo 12. Nous reproduisons ci-après l’allocution prononcée à cette occasion par Monsieur le Ministre Gaston Thorn : (Le texte original est en anglais, voici ma traduction.)
C’est un honneur et un grand plaisir de vous accueillir, vos épouses, et les représentants de la grande nation américaine au nom de notre gouvernement.
La visite de notre pays, en dépit du mauvais temps, qui pourrais vous faire regretter votre séjour sur la Lune, nous est particulièrement agréable car, chevaliers modernes, vous symbolisez l’aspiration de l’humanité à atteindre des horizons plus larges et plus lointains.
Vous avez exaucé le rêve fait par tellement de générations d’Hommes. Vous avez quitté notre planète pour poser le pied sur notre satellite le plus visible, accomplissant ainsi le défi que vous vous êtes vous-même fixé, avec un grand courage et une remarquable efficacité technique. En dépit de votre maitrise, vous avez montré aux millions de téléspectateurs votre exaltation. Vous avez eu la récompense que seuls ceux qui se sont surpassés peuvent prétendre.
En rendant hommage à votre incroyable exploit, j’aimerais également souligner votre extraordinaire préparation technique et la précision de votre atterrissage sur la Lune. Vos scientifiques ont démontré au monde qu’ils sont les meilleurs dans ce secteur technologique complexe. Puis-je ajouter également que l’esprit d’équipe dont a fait preuve vos collègues de la NASA, qui vous ont aidé à préparer votre long voyage aller et retour vers la Lune, en anticipant tous les problèmes que vous pourriez rencontrer, a été pour nous tous une source d’inspiration.
Pour terminer j’aimerais ajouter que vous avez conquis par la force de votre volonté, les difficultés matérielles et psychologiques, pendant la durée de la préparation de votre vol et plus particulièrement lors des moments où vous étiez seuls et où vous ne pouviez compter que sur les compétences de l’industrie américaine.
Vous pouviez également compter sur l’aide de vos collègues, à des centaines de milliers de kilomètres de là, mais le succès de la mission est principalement dû à votre réflexion, votre inventivité et votre confiance en vous.
Vous avez fait montre de qualités que nous aimons admirer parmi les représentants les plus valeureux de votre pays. Je conclurai en formulant l’espoir que les grandes avancées scientifiques, auxquelles vous avez si largement contribué en explorant l’espace, profitera à toute l’humanité.
Nous sommes très fiers de vous avoir avec nous aujourd’hui, et pouvoir rencontrer notre population qui pourra vous exprimer son admiration avec plus d’éloquence que je ne le fait actuellement.
Charles Conrad, au nom de ses compagnons, remercia vivement M. Gaston Thorn et déclara en substance que si le voyage vers la Lune fut merveilleux, celui effectué à travers les principales capitales du monde l’était autant, si non plus.
Après l’exécution des hymnes nationaux américain et luxembourgeois par la musique militaire, le cortège quitta l’aérodrome du Findel en direction de l’Hôtel de Ville de Luxembourg, en empruntant la route de Trêves, passant par le Grund, le Pont de l’Alzette, la rue St-Ulric, la rue de Prague, le boulevard de la Pétrusse, l’avenue de la Gare, l’avenue de la Liberté, le pont Adolphe, la rue de l’Athénée et la rue Notre-Dame, d’où les astronautes gagnèrent l’Hôtel de Ville à pied au milieu d’une foule enthousiaste.
Tout le long du parcours, d’ailleurs, une foule très importante réserva un accueil extrêmement chaleureux aux astronautes d’ Apollo 12.
A l’Hôtel de Ville, Madame le Bourgmestre Colette Flesch (1937 – ), entourée des membres du collège échevinal, reçut en des termes élogieux les astronautes et leurs épouses qui s’inscrivirent ensuite dans le livre d’or de la capitale.
De part et d’autre des cadeaux furent en outre échangés. Dans le courant de l’après-midi, les astronautes et leurs épouses se rendirent à pied de l’Hôtel Cravat au Palais grand-ducal par la rue Notre-Dame, la rue du Fossé et la rue de la Reine. Lors de l’audience par Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, les astronautes remirent à Son Altesse Royale le Grand-Duc un cadeau destiné au peuple luxembourgeois : quelques fragments de roche lunaire ainsi qu’un cadeau personnel.
De leur côté, les astronautes reçurent des mains du Grand-Duc les insignes d’officiers dans l’Ordre national de la Couronne de Chêne. En fin d’après-midi eut lieu une conférence de presse au grand auditorium de Radio-Télé-Luxembourg, en présence d’élèves de tous les établissements scolaires du pays. Les princesses Marie-Astrid et Margaretha ainsi que le Ministre des Affaires Etrangères, M. Gaston Thorn, assistèrent à cette conférence.
La journée des astronautes fut clôturée par un dîner de gala offert par le Président du Gouvernement, M. Pierre Werner, dans les salons de l’Hôtel du Ministère des Affaires Etrangères. Des cadeaux furent échangés ici entre les trois astronautes américains et Monsieur le Ministre d’Etat, Président du Gouvernement.
Dans la matinée du 25 février, les astronautes quittèrent Luxembourg par avion à destination du Danemark. Ils furent salués à leur départ d’avion par Monsieur Pierre Werner, Ministre d’Etat, président du Gouvernement, et Monsieur Gaston Thorn, Ministre des Affaires Etrangères.
La visite à Luxembourg des astronautes, qui a connu un très grand succès populaire, marquera une date importante dans les annales de la Ville de Luxembourg. »
Danemark (Copenhague) 795 km. Vendredi 26 février. Ils sont accueillis à 11 :00 par le ministre Ove Goolbair et l’ambassadeur américain Guilford Dudley (1907-2002). A 11:15 ils prennent un bus pour se rendre à l’hôtel de ville.
Finlande (Helsinki) 887 km. Samedi 27- dimanche 28 février. Les astronautes séjournent à l’hôtel Marski situé au centre d’Helsinki.
Roumanie (Bucarest) 1 768 km. 28 février-1er mars. Les astronautes d’ Apollo 12 arrivent dans le seul pays communiste de leur tournée. Conrad dira que : « ce fut l’accueil le plus chaleureux jusqu’à présent ». Environ 15 000 personnes ont bravé le vent glacial le long du cortège entre l’aéroport et la capitale roumaine (16 km). Les autorités roumaines avaient autorisé les véhicules du cortège à utiliser des drapeaux américains (normalement utilisés uniquement pour les visites des chefs d’état). Ils sont reçus par Nicolas Ceausescu (1918-1989) et sa femme Elena (1916-1989), le président de la république remet les palmes académiques aux trois astronautes. Il pleut ce jour-là, les femmes des astronautes ont chacune revêtu un long poncho en plastique.
Charles Conrad offre au président Nicolas Ceausescu un drapeau roumain ayant volé jusqu’à la Lune, ainsi que trois petits fragments de roches lunaires.
Autriche (Vienne) 875 km. 1er-2 mars. Les astronautes assistent à un spectacle de l’Ecole Espagnole d’Equitation de Vienne au manège d’hiver (Winterreitschule) avec ses fameux étalons lipizzans.
Maroc (Rabat) 2 450 km. Mardi 3 mars. Les astronautes d’ Apollo 12 arrivent à Rabat, ils assistent à la Fête du Trône. Le roi Hassan II (1929-1999) accueille les astronautes dans son palais, la visite comprend notamment l’impressionnante collection de bijoux et un somptueux dîner. Il jouera également au golf avec eux. Ils assistent à un spectacle berbère.
Tunisie (Tunis) 1 530 km. 4-5 mars. Plus de 300 000 personnes se sont massées dans les rues de Tunis pour acclamer les « conquérants de la Lune ». Ils sont reçus par le 1er Ministre Mr Bahi Ladgham dans son bureau, qui les décore de l’Ordre du Mérite Scientifique. Ils sont ensuite reçus par le président Habib Bourguiba (1903-2000)
Le cortège à Tunis
Côte d’Ivoire (Abidjan) 3 765 km. 6-7 mars. Le président Félix Houphouët-Boigny (1905-1993) remet des plaques en or aux astronautes.
Tanzanie (Dar es Salaam – Havre de paix) 4 967 km. 8-11 mars. Il n’y aura aucune parade en Tanzanie. Pendant que les astronautes font une partie de chasse, les femmes et les accompagnateurs effectuent un safari photo dans le parc national du Serengeti. Tout le monde passera la nuit dans des tentes. Quelques éléphants viendront troubler le sommeil du groupe.
Madagascar (Tananarive) 1 602 km. 11-12 mars. (République malgache) Les astronautes séjournent à l’Hôtel Colbert – Philibert Tsiranana (1910 -1978) les reçoit.
Ile de Ceylan désormais le Sri Lanka (Colombo) 4 500 km. 13-16 mars. Une étape de repos. Les astronautes font le trajet d’une trentaine de km entre l’aéroport, situé à Katunayaka, et l’hôtel Galle Face, à Colombo, dans une Cadillac blanche décapotable. Le cortège passe devant Maha Nuge Gardens.
Ils sont reçus par le gouverneur William Gopallawa (1896-1981). Les astronautes font de la plongée sous-marine avec Arthur C. Clarke, leur « chaperon » tout au long du séjour, et Hektor Ekanayake qui avaient fondé une société de tourisme sous-marin, Underwater Safaris.
Alors qu’ils se préparent à plonger pour visiter une épave dans la baie de Trincomalee, le facétieux Arthur C. Clarke tend un appareil photo étanche à Alan Bean en lui disant : « Alan s’il vous plaît, ne le pointez pas vers le soleil. »
Birmanie (Rangoun) 2 112 km. 16 mars. Les astronautes visitent la pagode Shwedagon.
Indonésie (Djakarta) 2 753 km. 17-20 mars. Les astronautes sont accueillis par quelques milliers de personnes.
Taiwan (Taipei). 3 816 km. Vendredi 21-24 mars. Les astronautes atterrissent à l’aéroport militaire de Sungshan vendredi après-midi. Ils sont reçus sur le tarmac par l’ambassadeur Walter P. McConaughy, le ministre de l’éducation Chung Chiao-Kuang et des diplomates taiwanais. Des milliers de personnes dont beaucoup d’écoliers se sont massés le long du cortège qui emmène les astronautes en voiture décapotable vers le Grand Hôtel où se déroulera également la conférence de presse. Ils sont reçus par Chiang Kai-Shek (1887-1975) et son épouse Song Meiling (1898-2003).
A droite, l’ambassadeur Walter P. McConaughy et Charles Conrad. Crédit photo : ANDREW HEADLAND JR./STARS AND STRIPES
(De g. à d.) Alan Bean, Richard Gordon et Pete Conrad sont accueillis sur la tarmac de l’aéroport par Chung Chiao-kuang le ministre de l’éducation. Crédit photo : ANDREW HEADLAND JR./STARS AND STRIPES
Alan Bean prononce quelques mots. Crédit photo : ANDREW HEADLAND JR./STARS AND STRIPES
Les astronautes d’Apollo 12 avec Tchang Kaï-chek.
(De g. à d.) Alan Bean, le vice-amiral Yu Po-sheng, Charles Conrad, Richard Gordon devant le Tombeau des Martyrs. Crédit photo : ANDREW HEADLAND JR./STARS AND STRIPES
Les astronautes, ici Pete Conrad aux côtés du Vice Admiral Yu Po-sheng, vont déposer une gerbe au Tombeau des Martyrs de la république de Chine. Crédit photo : ANDREW HEADLAND JR./STARS AND STRIPES
Japon – (Tokyo) 2 080 km – Osaka – 24 mars « Expo 70 ». L’occasion étant trop belle, les astronautes d’ Apollo 12 se rendent à l’exposition universelle qui se tient du 15 mars au 13 septembre. Les astronautes qui ont atterri à Tokyo prennent le train grande vitesse Shinkansen pour se rendre à Osaka. Dans le pavillon américain, on a fait les choses en grand : le module de commande d’Apollo 8, le LM-2, un fragment de pierre lunaire rapporté par la mission Apollo 12…
(De g. à d.) Alan Bean, Charles Conrad sur l’échelle, Richard Gordon devant le LM-2
A l’occasion de ce « Bullseye World Tour », les astronautes d’ Apollo 12 ont parcouru plus de 80 000 km, ont atterri ou survolé 38 pays (cliquer sur la carte ci-dessus), et ont franchi l’équateur six fois. Ils ont mangé du caviar à douze reprises…
Après une tournée de 38 jours, le 26 mars, les astronautes et leurs épouses, retrouvent leurs enfants.
Je ne manquerai pas d’ajouter d’autres photos ou détails au fil de mes trouvailles pour compléter cet article…