Sur le bureau de Wernher von Braun, et sur certains murs du Centre Spatial Marshall, dont il était le directeur, on pouvait lire l’une de ses maximes préférées :
« Se coucher tard, se lever tôt, travailler comme un beau diable et faire de la pub » (« Late to bed, early to rise, work like hell and advertise »)
Voici ce que Harry Schwartz (1919-2004), le spécialiste de l’URSS et des pays de l’Est du journal TheNew York Times, écrivait dans le numéro du 27 juillet 1969 :
« Une combinaison de facteurs psychologiques, techniques et politiques ont permis aux Etats-Unis de gagner la course à la Lune, au détriment de l’URSS.
Moscou a fait preuve de présomption en sous-estimant la capacité des américains, a ignoré la technique du rendez-vous lunaire choisi par les Etats-Unis, a évincé Nikita S. Khrouchtchev, friand d’exploits spatiaux et de la propagande qu’ils engendrent.
Les nouveaux dirigeants soviétiques ont changé les priorités en se concentrant sur les problèmes domestiques.
Depuis que les américains ont atterri sur la Lune deux réactions radicalement différentes ont vu le jour en Union Soviétique.
D’un côté, les scientifiques, les ingénieurs, et beaucoup de personnes dans la rue, ont ressenti de l’admiration, de l’autre, les idéologues et responsables de la propagande, plutôt très mécontents, qui dissimulent à peine leur déception, que ce ne soient pas des cosmonautes soviétiques qui aient atterri sur la Lune. »
Patrick Moore et Neil Armstrong le 9 octobre 1974.
Voici ce qu’a dit le célébrissime astronome britannique, Patrick Alfred Caldwell-Moore (1923-2012) à propos de Wernher von Braun :
« Personne ne peut haïr les nazis plus que moi, ils ont tué ma fiancée, nombre de mes amis, et ont tout fait pour me tuer. Mais d’après ce que je sais sur lui, je suis prêt à lui donner un blanc-seing. Je ne crois pas qu’il fut personnellement impliqué dans des atrocités, et il est très clair également qu’il n’était pas en position de les empêcher. Nous ne saurons jamais toute la vérité, je peux juste vous donner mon opinion personnelle. »
Patrick Moore affirme avoir perdu l’amour de sa vie, Lorna, une infirmière tuée en 1943 à Londres, lorsqu’une bombe frappe l’ambulance dans laquelle elle se trouvait. Un drame qui se serait produit trois ans après leur rencontre.
Cette affirmation est au conditionnel dans la mesure où des historiens n’ont jamais pu trouver dans les listes des victimes des bombardements, pourtant méticuleusement tenues, cette personne. Il restera célibataire toute sa vie.
Moore a également servi dans la Royal Air Force comme navigateur sur bombardier Vickers Wellington. Là encore, il affirme dans son autobiographie avoir menti sur son âge pour s’enrôler dans l’armée de l’air, à 16 ans, or des chercheurs ont démontré qu’il s’est engagé dans la réserve en décembre 1941… à 18 ans, et appelé en juillet 1942.
Patrick Moore est fasciné par la Lune et l’astronomie depuis son plus jeune âge, un point commun avec Wernher von Braun.
Toute sa vie Moore a nourri une haine féroce envers les allemands, n’a t-il pas déclaré à 89 ans lors d’une interview à l’hebdomadaire Radio Times, sept mois avant sa mort :
« Le seul bon boche est un boche mort », il utilise le terme kraut – “the only good Kraut is a dead Kraut”.
Et dans son autobiographie publiée en 2003 : « Si j’assistais au naufrage de toute la nation allemande, je pourrais être tenté de l’aider à couler. »
Avec un tel état d’esprit, les propos à l’égard de Wernher von Braun paraissent quelque peu surprenants !