William Anders se met Chuck Yeager à dos

Comme Frank Borman, William Anders eut maille à partir avec Charles Yeager avant d’intégrer la NASA, et comme Borman il n’a pas « quitté » ce dernier dans les meilleurs termes. https://www.anecdotes-spatiales.com/frank-borman-annonce-une-bonne-nouvelle-a-chuck-yeager/

En 1955, Bill Anders, fraichement émoulu de l’académie navale d’Annapolis, préfère intégrer l’US Air Force pour obtenir ses ailes de pilote de chasse. Une démarche que James Lovell, son coéquipier de la mission Apollo 8, qui était 100% Annapolis n’a jamais compris.

Anders obtient ses ailes de pilote en 1956. Quelques années plus tard lorsqu’il souhaite intégrer l’école de pilote d’essai d’Edwards, Yeager refuse de manière assez cavalière : « Actuellement, nous n’acceptons que les pilotes avec des diplômes d’ingénieurs » lui dit-il en lui désignant la porte.

Anders qui accepte assez mal cette rebuffade, s’inscrit aussitôt à l’Institut de Technologie de l’US Air Force à Wright-Patterson. Il y étudie brillamment pendant trois ans, et avec en poche un Master en ingénierie nucléaire, retourne voir Yeager.

« Les critères ont changé, les diplômes ne comptent plus autant, ce sont désormais les heures de vol ». Anders ayant passé le plus clair de son temps à étudier, il n’avait pas accumulé beaucoup d’heures de vol. Yeager accepte pourtant de soumettre la candidature du pilote au comité de sélection.

C’est au printemps de l’année 1963, alors qu’il est au volant de son combi Volkswagen près d’Albuquerque, qu’Anders entend à la radio que la Nasa est à la recherche de candidats pour son troisième groupe d’astronautes, et que l’une des conditions (la seule qu’il ne remplissait pas), être pilote d’essai, était désormais caduque. Aussitôt Anders envoie sa candidature. Très vite la NASA le convoque pour subir les tests de sélection.

Le 17 octobre 1963, il reçoit son plus beau cadeau d’anniversaire, le jour même de ses trente ans Deke Slayton l’appelle pour lui demander s’il souhaite toujours travailler pour la NASA.

Deux ou trois jours plus tard Yeager l’appelle au téléphone : « Je suis désolé de vous dire que votre candidature n’a pas été retenue, mais de justesse, rétentez l’année prochaine ».

A ce moment très précis Anders sait très bien ce qu’il devrait dire à cette légende vivante, qui a beaucoup d’influence, il choisit pourtant l’impertinence en lui répondant : « Merci Colonel, mais j’ai eu une meilleure offre. »

Yeager surpris : « Que voulez-vous dire ? »

– Deke Slayton vient de m’appeler pour me demander de rejoindre le corps des astronautes.

A cette époque les pilotes d’essais comme Yeager avaient une attitude pour le moins condescendante envers les premiers astronautes.

– Ce n’est pas possible, j’ai fait partie du comité de sélection (de l’US Air Force) et nous n’avons pas validé les candidatures de ceux qui n’étaient pas pilote d’essai.

C’est alors qu’Anders commet une erreur :

– Ce doit être la petite lettre que je leur ai envoyée juste avant.

– Quelle lettre ?

Anders lui explique alors qu’avant de remplir sa candidature officielle il avait envoyé un courrier à la NASA. (Il ignorait alors que l’agence spatiale était très intéressée par les travaux qu’il avait réalisé sur les radiations.)

– Vous n’avez pas respecté la voie hiérarchique, je vais faire en sorte que cette décision soit révoquée.

 Yeager fera des pieds et des mains pour qu’Anders soit renvoyé de ce troisième groupe d’astronautes, mais en vain.

Et c’est ainsi qu’en décembre 1968 William « Bill » Anders fera partie de l’équipage de la fabuleuse mission Apollo 8, il sera l’un des trois premiers Hommes à faire le voyage de la Terre à la Lune !

Pour la petite histoire : Yeager finira sa carrière comme Brigadier General (général de brigade – 1 étoile), et William Anders comme Major General (général de division – 2 étoiles).

Encore un sondage sur le programme Apollo

Un sondage, effectué quelques mois après la dernière mission Apollo, dans 6 villages marocains, sur un échantillon de 123 personnes, révèle que 63% d’entre elles pensent qu’il s’agit d’un canular.

88% affirment n’avoir entendu parler des missions lunaires qu’à partir de 1969.

Sur les 20 personnes entre 14 et 25 ans, 55% sont convaincues de la véracité des missions Apollo.

Sur les 20 personnes entre 61 et 90 ans, seulement 25% y croient. Parmi ces 25%, 20 % sont persuadés que ce sont les soviétiques qui ont marché sur la Lune ! 

Autrement dit, sur les 20 personnes entre 61 et 90 ans, seulement 5 personnes croient que l’Homme a marché sur la Lune, et parmi ces 5 personnes, 1 pense qu’il s’agit des soviétiques.

Juste après Apollo 11, un sondage aux Etats-Unis avait révélé que 10% des américains refusaient de croire que des Hommes avaient réellement marché sur la Lune.

La nature humaine est si bizarre quelquefois !

Wernher von Braun, programme spatial et dépenses sociales

Dans une interview accordée en 1972 au National Enquirer, qui est un journal people américain, voici ce que Wernher von Braun, alors administrateur associé adjoint pour la planification à la NASA, a déclaré sur la légitimité du programme spatial :

« Les Etats-Unis manquent de zones inexplorées sur la carte et ont besoin de la dernière frontière, l’espace, pour conserver leur esprit pionnier. Les défis énormes lancés à l’industrie informatique par le programme Apollo ont fait que les bénéfices de cette dernière qui s’élevaient à 1 milliard d’euros en 1969 (6,5 milliards en dollars constants) sont passés à 8 milliards en 1972 (47 milliards en dollars constants). L’industrie aérospatiale à elle seule pèse 27 milliards de dollars (158 milliards en dollars constants). Ce secteur et les industries que le programme spatial stimule payent des impôts, or, si ce moteur que constitue le programme spatial ralenti, vous constaterez très vite que l’on aura de plus en plus de mal à financer les programmes sociaux. »