Les soviétiques tirent la langue

Environ 4 mois après le lancement de Spoutnik par l’Union Soviétique, c’est au tour de l’U.S Army, et l’équipe de Wernher Von Braun d’envoyer le premier satellite US, Explorer 1.

Une blague russe de l’époque :

« Avant que nous envoyions Spoutnik, nous savions que les américains prévoyaient de lancer un satellite, aussi lui avons-nous appris à parler l’anglais, afin qu’ils puissent se parler dans l’espace. Mais en fait cela n’a servi à rien, car le satellite américain ne parlait qu’allemand !« 

Censure et endoctrinement

Après sa libération en 1953, le Dr Kurt Magnus, physicien, spécialiste des gyroscopes, qui travaillait sur les systèmes de guidage des fusées, l’un des milliers de scientifiques allemands déportés en Union Soviétique en 1946*, raconta que la vie durant ces années était assez « dingue », pleine d’ironies et de paradoxes !

La censure les autorisait tout de même à prendre des photos de leur famille, pour les envoyer à leurs parents en Allemagne. Un jour, un de ses collègues photographia son bébé qui se mit à pleurer. Lorsque la photo fut examinée, le vérificateur lui dit : « Vous ne pouvez pas envoyer cette photo. En Russie personne n’est malheureux. »

Les autorités essayèrent de leur dispenser des cours de communisme. Les allemands posèrent tellement de questions dérangeantes que la session fut écourtée. Ce fut la seule et unique tentative !

 * Rien d’étonnant à ce que les ennemis de l’Allemagne souhaitent s’emparer « à tout prix » des savants allemands après la guerre. Déjà soixante-dix ans auparavant, un proverbe russe disait qu’ils avaient inventé même le diable.

Pushinka

Le 19 août 1960 les soviétiques lancent Spoutnik 5 avec à bord, entre autres animaux, deux petites chiennes, Belka et Strelka.

Lors d’un diner au sommet entre John F. Kennedy et Nikita Khrouchtchev qui se tient à Vienne en Juin 1961, le leader de l’union soviétique est assis aux côtés de la femme du président américain, Jacqueline Kennedy.

Alors qu’il évoque fièrement le vol de ces deux chiens qui ont passé un jour en orbite, et qui ont été les premiers animaux récupérés vivants, il révèle que Strelka vient d’avoir six chiots.

Sur le ton de la plaisanterie, Jacqueline Kennedy lui demande si elle ne pourrait pas en avoir un.

Elle n’y pense plus du tout, lorsque quelques semaines plus tard l’ambassadeur d’URSS, Mikhaïl Menchikov, à l’occasion d’une visite à la Maison Blanche, lui ramène un des chiots, Pushinka (Peluche), qui sera offert à sa fille Caroline.

Belka et Strelka