Le cas du cosmonaute Edouard Kougno

← Edouard Kougno (1935-1994) n’est pas resté longtemps dans le corps des cosmonautes, sélectionné le 8 janvier 1963 (TsPK / VVS-2 – Deuxième groupe des forces aériennes) à l’âge de 28 ans, il sera renvoyé le 16 avril 1964.

Officiellement il quitte le corps des cosmonautes pour raisons médicales. En réalité ce sont ses prises de position incongrues qui ont motivé son renvoi.

Ainsi lors d’un cours politique il demande : « Pourquoi n’avons-nous qu’un seul parti politique ? », « Pourquoi aidons-nous d’autres pays, alors que nous avons des pénuries dans le nôtre ? »

Questions qui furent aussitôt rapportées à ses supérieurs.

Le pompon : lorsqu’on lui demande pourquoi il n’a pas adhéré au parti communiste ce dernier répond : « Il est hors de question que je rejoigne ce parti d’escrocs, de sycophantes et de lèches-bottes ! »

Même si Nicolas Kamanine utilise des mots encore plus durs, pour décrire l’incompétence et la corruption des dirigeants soviétiques dans son journal personnel, il ne pouvait tolérer les prises de position de Kougno, qui auraient dû rester dans la sphère privée. La plus grande peur des dirigeants était qu’un cosmonaute utilise sa célébrité pour exprimer des dissensions politiques… Alors qu’un Kougno qui n’avait pas encore volé dans l’espace parle de la sorte !

Kougno exprimait tout haut ce que la plupart des cosmonautes pensaient tout bas.

Le manque de perspicacité, pour ne pas dire plus, de ce candidat cosmonaute pour sa carrière, est tout de même surprenant !

 

Les soviétiques ne veulent pas montrer Soyouz

Alors que les soviétiques ont pu visiter le Centre Spatial Kennedy et avoir accès au vaisseau Apollo, il a fallu que les américains fassent le « forcing » pour pouvoir jeter un coup d’œil sur le vaisseau Soyouz avant la mission conjointe.

A tel point que l’astronaute Thomas Stafford avait menacé de ne pas faire la mission « s’il ne pouvait pas voir sur Terre le vaisseau spatial dans lequel il devait entrer dans l’espace ». 

Finalement les américains seront autorisés à visiter le cosmodrome, et voir le vaisseau Soyouz, le 28 avril 1975, moins de trois mois avant la mission…

Les vitres du bus qui les amène sur le site ont été recouvertes, un téléviseur a été installé avec au programme des dessins animés. Le raisonnement des responsables militaires du centre spatial était le suivant : pendant qu’ils regarderont la télé et se marreront ils ne penseront pas à scruter les alentours !

Le pare-brise lui, n’ayant bien évidemment pas pu être obstrué, on peut raisonnablement penser, compte tenu de la logique ambiante, que les américains ont été installés à l’arrière du bus…

Sergey Safro échappe à la catastrophe de Nedelin

Sergey Safro (1938 -), officier et ingénieur en génie civil, qui a travaillé à Baïkonour du 15 août 1960 à fin 1962, devait être sur le pas de tir 41 en ce 24 octobre 1960, (cf Catastrophe de Nedelin ), mais souffrant d’une hépatite depuis deux jours, il est hospitalisé.

L’explosion du missile R-16 provoque la mort de plus de 100 personnes. Du maréchal Nedelin, on ne retrouvera qu’un bras avec sa montre encore au poignet, c’est ainsi qu’il put être identifié…

Leonid Brezhnev, alors président du Præsidium du Soviet suprême s’est rendu à Tyuratam pour les funérailles.

« C’est uniquement une question de chance, de pur hasard que je ne me sois pas trouvé sur le site 41 ce jour-là ! » explique Sergey Safro.