John Aaron

John Aaron

Lors du « Plugs-Out Integrated Test » de la capsule 012 c’est John Aaron qui faisait office de EECOM (Electrical, Environmental and COMmunication officer) au Centre de Contrôle des Missions près de Houston. Il sait immédiatement que quelque chose d’effroyable s’est produit…

John Aaron n’était pas censé se trouver à la console EECOM ce soir-là, c’est son collègue et ami Rod Loe qui aurait dû être là,  mais c’était son anniversaire de mariage et sa femme avait organisé une petite fête à la maison, ils ont donc interverti leur rotation… C’est lui qui a vu sur son écran la pression au sein de la capsule monter vertigineusement puis les données disparaître, plus de télémétrie !

John Aaron qui sera si déterminant lors des missions Apollo 12 et 13 a été tellement bouleversé que Rod Loe a du venir le chercher et le ramener chez lui.

 

Christopher Kraft : « Flight c’est Dieu ! »

Le directeur de vol (Flight Director), dont le sobriquet pendant les communications avec les contrôleurs de vol, est “Flight”, est le seul responsable de la mission, et le seul à prendre les décisions finales.

Christopher Kraft, était l’unique directeur de vol pendant le programme Mercury, et le chef des directeurs de vol, sur la plupart des missions Gemini.

Voici comment il décrit sa fonction :

« Il y a un seul directeur de vol. Du lancement jusqu’au moment où l’équipage est en sécurité sur le bâtiment de récupération, je suis responsable… Personne ne peut aller à l’encontre de mes décisions, ni mon supérieur direct, le directeur de la mission, ni son supérieur, un homme que je respecte au plus haut point, le phare qui guide le programme spatial américain, Bob Gilruth. Ni même le président des Etats-Unis… Ils peuvent me virer après coup, mais pendant la mission je suis « Flight »… Et « Flight » c’est Dieu ! »

 

La grosse frayeur de Christopher Kraft

Au temps du programme Mercury, les simulations étaient assez primitives, comparées à ce qu’elles deviendront par la suite.

Sur la console de Christopher Kraft, le directeur des contrôleurs de vol, il y avait toujours un moniteur relié à l’une des caméras du pas de tir. Il pouvait donc voir en direct une Redstone ou une Atlas.

A l’époque le « contrôle » des missions se faisait depuis le Cap Canaveral.

Avant une simulation, John Hatcher, un contrôleur de vol, a trouvé le moyen de relier le moniteur à un magnétoscope.

Il avait inséré dans ce dernier le film d’un décollage, et avait « calé » la bande à T-0, c’est a dire à l’instant où les moteurs de la fusée sont allumés.

Le magnétoscope doit se mettre en marche, lorsque Kraft démarre l’horloge qui calcule la durée de la mission.

Le jour venu, la simulation commence, Kraft enclenche donc le « chrono », lorsqu’à sa grande stupéfaction, il voit la fusée décoller sur son moniteur.

Abasourdi, Christopher Kraft se retourne vers Eugene Kranz, dans la confidence, et s’écrie « Regarde ça ! ». Kraft est livide, il s’écrie à nouveau « Tu as vu ça ? »

Tous ceux qui ont vu la tête de Kraft, pensant qu’il avait accidentellement provoqué le décollage de la fusée ne l’oublieront jamais !