Rendez-vous dans l’espace

L’équipage de Gemini VII (Frank Borman et James Lovell) doit passer « deux semaines dans le siège avant d’une Volkswagen », selon les propres termes de Frank Borman.

Il s’agit de démontrer, entre autre, que l’Homme peut rester dans l’espace l’équivalent de la durée d’une mission lunaire.

Ils sont rejoints au 11ème jour par Gemini VI A (Walter Schirra et Thomas Stafford), pour effectuer le premier rendez-vous de deux vaisseaux pilotés.

Peu après le contact visuel, Schirra lance : « Il y a pas mal de circulation ici ».

Borman répond : « Appelle un agent ! »

Lovell demande ensuite: « Avez-vous une bonne visibilité ? »

Schirra : « Pas terrible, puisque je vous vois à travers la vitre du hublot ! »

Le facétieux Schirra, tendra également devant sont hublot, une pancarte écrite à la main qui disait « BEAT ARMY » [A bas l’armée (de Terre)] à l’intention de Borman.  

Borman était diplômé de West Point, Schirra de l’Académie Navale, ce dernier fait référence au match annuel de football américain qui se joue entre l’équipe d’Annapolis et celle de West Point.

Home Sweet Home

Dans le cadre de la mission Gemini 7, qui s’est déroulée du 4 au 18 décembre 1965, les astronautes Frank Borman et James Lovell sont restés deux semaines dans l’espace, confinés dans le siège de leur capsule, dont le volume habitable est de 2,55 m3.

Si les astronautes des missions Apollo pourront se déplacer dans leur vaisseau spatial, les volumes habitables du CM et du LM sont respectivement de 6,17 m3 et 6,65 m3, ceux de Gemini ne pouvaient pas se lever, ni même détendre complètement leurs jambes.

Compte tenu de l’exigüité de la capsule, ils seront autorisés à enlever leur combinaison spatiale, et passeront le plus clair de la mission en caleçon long.

Les innombrables électrodes et autres capteurs physiologiques posés sur les deux hommes rendront cette mission encore plus inconfortable. Il s’agissait pour les médecins d’étudier les effets d’un séjour prolongé dans l’espace, correspondant à la durée d’une mission lunaire.

On imagine aisément ce que Borman et Lovell ont endurés, et combien le temps a dû leur paraître long.

Pour bien enfoncer le clou, le facétieux Michael Collins qui faisait partie de l’équipage de réserve, leur fit une petite surprise.

Il fit confectionner un petit canevas, sur lequel il avait fait broder : Home Sweet Home (que l’on peut traduire par : foyer, doux foyer) qu’il déposa sur le siège du pilote James Lovell, le jour du décollage.