La maison de Neil Armstrong est en flammes

Nous sommes le 24 avril 1964, six mois avant le décès tragique de Theodore Freeman, le 31 octobre, dans le crash de son T-38*.

Janet Armstrong est réveillée par une forte odeur de fumée, elle tire violemment son mari du sommeil qui va voir ce qu’il se passe… Quelques secondes plus tard Neil Armstrong hurle : « La maison est en flammes il faut appeler les pompiers… » A l’époque il fallait passer par un opérateur, qui a presque 4 heures du matin, avait dû s’endormir…

Désespérée elle va chercher de l’aide chez leurs voisins et amis, Edward et Patricia White qui ont, eux aussi, deux enfants, Eddie et Bonnie…
Ed et Pat dorment les fenêtres ouvertes, ils entendent les cris de Janet Armstrong et sortent immédiatement. Pendant ce temps Neil est allé chercher Mark, âgé de 10 mois, mais il ne peut pas le laisser seul près de la piscine et attend que l’on vienne l’aider…

Rick, six ans est toujours dans la maison…

Pat White a pu donner l’alarme, et Ed combat le feu armé d’un tuyau d’arrosage…
Lorsqu’il entend Neil appeler à l’aide, Ed White passe le tuyau à Janet, se précipite pour prendre Mark dans ses bras et le met en sécurité.

Le brasier dégage tellement de chaleur que Janet doit arroser le ciment sur lequel elle se tient pieds nus. Une partie de la coque en fibre de verre de la nouvelle Corvette de Neil, garée dans le garage, commence à fondre…

Neil entoure un linge mouillé autour de son visage et retourne dans les flammes. Il dira plus tard que les quelques mètres qu’il a parcouru ont été les plus longues de sa vie, car il redoutait ce qu’il allait trouver. Heureusement Rick va bien, Neil attrape son fils, lui met sa serviette mouillée sur la tête, et se fraye un passage hors de cet enfer.

Neil demande alors à Ed de l’aider à sortir les voitures du garage avant qu’elles n’explosent.
Chacun prend ensuite un tuyau d’arrosage pour essayer de circonscrire le feu.

Les pompiers arrivent 8 minutes après le coup de fil de Pat White, et mettent plusieurs heures avant d’éteindre l’incendie.

Les Armstrong sont hébergés par les White quelques jours…
Heureusement ils n’avaient pas emménagés depuis longtemps et avaient encore peu de meubles…

Ils ont eu beaucoup de chance, la plus grosse perte, les photos de famille, particulièrement celles de Karen (Sa fille décédée d’une tumeur au cerveau en janvier 1962), heureusement quelques-unes seront sauvées…

La vie est pleine d’ironie, la mort également, en moins de trois ans les meilleurs amis des Armstrong, leurs proches voisins, trouveront la mort, Theodore Freeman et Elliot See dans un accident d’avion et… Ed White dans l’incendie d’Apollo 1 !

* Freeman a percuté des oies en pleine migration, la verrière en plexiglas du cockpit a explosé, des morceaux de cette dernière sont entrés dans les moteurs causant leur extinction. Freeman s’est éjecté, mais il volait trop bas. C’est le premier astronaute à avoir perdu la vie, le jour d’Halloween.

Les parents de Neil Armstrong participent à un jeu télévisé

Le 17 septembre 1962, à 20 heures (EST) des millions d’américains sont devant leur poste de télé pour regarder l’émission extrêmement populaire « J’ai un secret » (I’ve got a secret) présentée par Garry Moore sur la chaîne CBS.

Le but du jeu : une équipe composée de quatre célébrités doit deviner le secret de l’invité, si elle n’y parvient pas ce dernier gagne 80 dollars ! (670 dollars en monnaie constante). Une émission qui débuta au tout début des années 50 et se terminera en 1976.

Ce soir là, les deux invités se prénomment, Viola et Stephen Armstrong !

Selon la formule, ils chuchotent leur secret à l’oreille de Moore et aussitôt sur l’écran apparaît la phrase : « Aujourd’hui notre fils est devenu astronaute »…

Après un tonnerre d’applaudissements, le jeu commence… le premier des quatre invités, Henri Morgan, commence à poser des questions.

Le présentateur précise juste, que le secret concerne un membre de la famille de M. et Mme Armstrong.

MORGAN : Est-ce que le nom de cette personne est Armstrong ?
M. ARMSTRONG : C’est exact.
MORGAN : Est-il quelqu’un de public ?
M. Armstrong : Oui
MORGAN : A-t-il inventé quelque chose ?
M. Armstrong : Non, pas que je sache !
MORGAN : Quoi qu’il ait fait, je suis sûr qu’il était dans les journaux etc… Ce qu’il a fait, l’a-t-il accompli récemment ?
M. Armstrong : Oui.

Les questions se succèdent… L’actrice Betsy Palmer pose plusieurs questions lorsque…

PALMER : Cela a-t-il un rapport avec l’aéronautique ?
M. Armstrong : Oui.
PALMER : L’espace ?
M. Armstrong : En effet !
PALMER : Votre fils va-t-il bientôt aller dans l’espace ?
PALMER : Il fait partie des nouveaux astronautes ?
MOORE : C’est ça !

Applaudissements, Moore précise, M. et Mme Armstrong sont très contents et très fiers, ils sont encore sous le choc, car cet après-midi, à 15 heures, leur fils Neil, est devenu un de nos nouveaux astronautes.

Le show se poursuit, évoquant le passé de leur fils lorsque Moore pose une question à Viola Armstrong !

MOORE : – Que ressentiriez-vous, Mme Armstrong, si par hasard, personne ne peut savoir, mais c’est possible, votre fils était le premier homme à atterrir sur la Lune ?
Mme Armstrong : – Eh bien, je pense que je dirais juste, que Dieu le bénisse, et je lui souhaiterais la meilleure chance possible…

 

Le dernier appel d’Alan Shepard

Le 1er aout 1998, Louise Shepard assiste au Centre Spatial Johnson, à une cérémonie en mémoire de son mari Alan Shepard, premier américain dans l’espace et cinquième Homme à marcher sur la Lune, décédé le 20 juillet.

John Glenn fit un émouvant discours qu’il conclut en récitant un passage du poème « High Flight », Walter Schirra, ne put finir son discours, beaucoup trop ému. Gordon Cooper, leva les yeux au ciel et dit : « Nous serons bientôt avec toi ».

En sortant, pour aller planter l’arbre d’ Alan Shepard (il s’agit d’une coutume voulant que pour chaque astronaute disparu, un arbre soit planté.) toutes les têtes se sont levées lorsque 4 avions de chasse de la Navy sont passés au-dessus du Centre Spatial Johnson, et que l’un d’eux a quitté la formation, pour symboliser le pilote manquant.

Après la cérémonie, Louise effondrée s’envola vers le Colorado chez sa fille Laura.

Elle y restera jusqu’au 25 août, lorsqu’elle se sentit assez forte pour retourner à la maison chez « eux » à Pebble Beach.

Elle prit l’avion pour San Francisco. Elle attendit plus de trois heures sa correspondance pour Monterey.

Quand le petit avion à hélices décolla, Louise Shepard assise près du hublot regardait le Pacifique…

Lorsque son cœur s’arrêta, les hôtesses ne purent rien faire, il n’y avait pas de défibrillateur à bord de l’avion. Louise Shepard est morte au-dessus du Pacifique, 5 semaines après son mari… à 17 heures…

C’est exactement à cette heure précise que son mari avait coutume de l’appeler chaque fois qu’il n’était pas en ville ! (Hormis pendant sa mission Apollo 14 bien évidemment !) 

Laura Shepard dira à une de ces amies « Papa a appelé Maman, à 17 heures, une dernière fois »