Un bon journaliste essaie toujours d’incorporer des informations techniques dans ses articles, mais trop souvent ces précisions sont maladroitement intégrées, galvaudées, parfois hors de propos, voire même inexactes…
Voici un exemple du meilleur, de ce qu’un très grand journaliste peut produire ! Il s’agit de deux phrases extraites de l’article de John Noble Wilford paru le 21 juillet 1969 dans le New York Times, dont la manchette annonçait : « DES HOMMES MARCHENT SUR LA LUNE » (MEN WALK ON THE MOON), qui avait pour titre « Une surface poudreuse est explorée de près. » (A Powdery Surface is Closely Explored).
« Bien que M. Armstrong soit un homme peu disert, son rythme cardiaque a révélé son émotion au moment du premier atterrissage sur la surface de la Lune. Lors de l’allumage du moteur de l’étage de descente, son cœur battait à 110 – alors que son rythme normal se situe à 77 battements par minute – pour monter jusqu’à 156 au moment de l’atterrissage. »
John Noble Wilford, qui, 43 ans plus tard, rédigera également la nécrologie de Neil Armstrong, toujours à la une du New York Times.
Lors d’un discours sur les technologies qui ont modifié le XXème siècle, donné le 22 février 2000 devant l’America’s National Press Club, Neil Armstrong a gratifié ses auditeurs de cet autoportrait si original, si humoristique, tellement fort à propos :
« … Je suis et serai toujours, un ingénieur passionné par les sciences, portant des chaussettes blanches, et un protège poche de chemise pour stylos. Né de la deuxième loi de la thermodynamique, baigné par les tables de la vapeur d’eau, amoureux des diagrammes de forces, transformé par Laplace, et mû par la dynamique des fluides… »
Il y a 47 ans, les astronautes de la première mission circumlunaire, Apollo 8, Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont les premiers Hommes à passer un Noël dans l’espace, et restent à ce jour les seuls à l’avoir passé en orbite autour de la Lune.
A cette occasion chacun a lu un passage de la Genèse 1:1-10. Borman clôt cette retransmission, suivie par plus d’un milliard de terriens, par : « … Et de la part de l’équipage d’Apollo 8, nous terminons par, bonne nuit, bonne chance, et joyeux Noël. Que Dieu vous bénisse tous… vous tous sur cette bonne Terre. »
Cinq ans plus tard, en 1973, trois américains, et les deux premiers soviétiques, passent Noël dans l’espace, les premiers à bord de la station Skylab, Gerald Carr, William Pogue et Edward Gibson, les seconds à bord de Soyouz 13, Valentin Lebedev et Pyotr Klimuk.
Sachant que lors de la dictature communiste, tout était mis en œuvre pour détourner le peuple de la religion, et que les russes orthodoxes, utilisant le calendrier Julien, fêtent Noël dans la nuit du 6 au 7 janvier !
Les astronautes de Skylab 3 confectionnent un sapin de Noël avec des tubes de nourriture.
En 1977 deux soviétiques passent Noël dans l’espace, Yuri Romanenko et Georgi Grechko à bord de la station Saliout 6… 10 ans plus tard, en 1987, Romanenko passera à nouveau un Noël dans l’espace à bord de la station Mir.
Côté américain il s’écoule 23 ans, après le dernier équipage Skylab, avant qu’un astronaute, John Blaha, ne fête Noël en orbite. C’était en 1996 à bord de la station Mir en compagnie des cosmonautes Valery Korzun et Alexander Kaleri. La guerre froide avait fait long feu…
Kaleri passera son deuxième Noël dans l’espace en 2003 à bord de la Station Spatiale Internationale.
Il se trouve que son co-équipier Michael Foale a également passé son deuxième Noël en orbite lors de cette huitième expédition sur ISS. En effet, après 5 vols spatiaux, il avait célébré son premier Noël dans l’espace en 1999 lors de l’unique mission d’une navette spatiale (sur 135) s’étant déroulée un 25 décembre, avec ses coéquipiers Curtis Brown, Scott Kelly, Steven Smith, John Grunsfeld, le suisse Claude Nicollier, et le français Jean-François Clervoy.
Ces sept astronautes qui ont donné au monde son plus beau cadeau en réparant le télescope spatial Hubble…
Ils fêtent Noël dans l’espace – Mission STS-103 – En haut de g. à d. Steven Smith, Michael Foale, Curtis Brown, Jean-François Clervoy. En bas de g. à d. Claude Nicollier, Scott Kelly et John Grunsfeld.
Le premier Noël à bord de la station spatiale internationale s’est déroulé en l’an 2000, avec l’astronaute Bill Shepherd et les cosmonautes Yuri Gidzenko et Sergei Krikalev.
Depuis, une poignée d’Hommes passe chaque année les fêtes de fin d’années à quelque 350 km au-dessus de nos têtes !