Spoutnik et Stephen King

Le vendredi 4 octobre 1957*, Stephen King, alors âgé de 10 ans, assiste à la projection du film Les soucoupes volantes attaquent (Earth vs. the Flying Saucers ) dans un cinéma de Stratford dans le Connecticut.

Un problème de projecteur interrompt la séance provoquant un tollé général.

Bientôt le responsable du cinéma fait son apparition, sûrement pour calmer le public, mais pâle et visiblement choqué il annonce : « Il faut que je vous dise quelque chose. Il faut que je vous dise que les russes ont envoyé un satellite en orbite autour de la Terre. Ils l’appellent Spoutnik ». La salle se fait silencieuse quelques instants puis une voix s’écrie : « Aller, on veut voir la fin du film, espèce de menteur ! »

« Jusqu’alors notre monde était partagé entre réalité et fantastique, Spoutnik a réuni les deux ! »

Le lancement de Spoutnik a eu lieu à 22:28 heure de Moscou et la mise en orbite vers 22:33. Le premier bip est capté quelques 90 minutes plus tard. Peu après l’agence TASS diffuse la nouvelle. (- 8 heures de décalage horaire avec Stratford)

 

La guimbarde du jeune Wernher von Braun

En 1936, après une journée de travail à Kummersdorf, Wernher von Braun propose à  Walter Kuenzel (ingénieur en chef chez Heinkel Flugzeugwerke) et Erich Warsitz (pilote d’essai au service des projets expérimentaux chez Heinkel), de l’accompagner à Berlin, dans sa voiture.

Erich Warsitz raconte :

« Nous avons marché jusqu’à sa voiture. Je n’aurais jamais imaginé que cela pouvait être la sienne : seulement la moitié d’un pare-chocs à l’arrière, les ailes terriblement cabossées, il s’agissait d’une vieille Opel six cylindres qui n’avait certainement pas été lavée depuis des années. La portière passager avant  n’était pas correctement fermée. Comment peut-on conduire une telle voiture ?  Je me suis bien gardé de faire la moindre remarque désobligeante, mais cela ressemblait plus à une épave qu’à une voiture. Walter Künzel est monté à l’arrière. L’intérieur de la voiture était à l’image de son apparence extérieure. Il y avait des revues techniques sur le siège passager, lorsque j’ai enlevé la paperasse pour m’asseoir, un ressort en spirale a jailli du siège. Non, laissez les revues, vous serez bien mieux. » me dit-il.

Lorsque j’ai voulu fermer la portière, je n’ai pas trouvé de poignée. Il me précise alors : « Ah oui, la serrure est cassée et il n’y a plus de poignée » puis me tend une corde à rideau constituée de trois brins, reliés par des nœuds, qu’il a ramassé sous son siège, en me demandant de l’attacher pour bloquer la porte !

« A quoi suis-je censé l’accrocher ? »

– A la manivelle qui permet de relever la vitre.

– Je ne vois aucune manivelle !

– Ah oui c’est vrai , nous en avons eu besoin hier pour un test.

Wernher von Braun sort alors de la voiture, attache la corde à la poignée extérieure, jette le bout à travers l’ouverture de la vitre abaissée en disant  : « Improviser, c’est ce que nous faisons la moitié de notre vie ».  Ce que à quoi j’ai répondu : « J’espère que pour construire votre fusée vous n’improvisez pas de la sorte, avec des bouts de ficelle.»

Wernher von Braun revient ensuite prendre place sur le siège du conducteur, et attache fermement la corde à la colonne de direction… ».

 

Spoutnik brouille les ondes

Spoutnik, une conséquence inattendue.

John Williams de Melbourne (Floride) fut confronté à un curieux problème avec la porte de son garage. Cette satanée porte s’ouvrait à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, sans que quiconque ne manipule la télécommande hertzienne.

Ce phénomène s’est produit la première fois à deux heures du matin, le bruit l’a réveillé, persuadé que des cambrioleurs tentent de voler sa voiture, il saisit son arme et se précipite au dehors, mais ne voit personne.

Pensant que le voleur a fui il retourne se coucher.

90 minutes plus tard, la porte du garage s’ouvre à nouveau toute seule… Après plusieurs ouvertures spontanées il finit par comprendre qu’il doit y avoir un problème avec le mécanisme électronique qui commande l’ouverture de la porte. Il appelle donc la société qui a installé son système et expose son problème. « Ne vous inquiétez pas. Nous avons récemment reçu énormément d’appels pour le même problème. C’est à cause de ce machin russe dans le ciel, vous savez ce Spoutnik, il émet à la même fréquence que certains de nos récepteurs radio* »

Williams raccroche son téléphone et réalise qu’il vient d’avoir la conversation la plus surréaliste qu’il n’ait jamais eue. Il ne sait plus s’il doit être soulagé ou effrayé !

* Spoutnik émettait son bip bip sur les fréquences radio de 20,005 et 40,002 MHz.