Les Astro’ vettes

Jim Rathmann avait une concession Chevrolet à Melbourne et un garage à Cocoa Beach où les astronautes allaient faire réparer leurs voitures.

Rathmann est un pilote de course, il a fini deux fois deuxième à Indianapolis (épreuve des 500 miles) et a gagné l’épreuve en 1960.

Shepard est le premier astronaute à rouler en Corvette. En 1954 il achète sa première « Vette » à son beau père pour la somme de 1500 dollars, une « Blue Flame 1953 ».

En avril 1959, lorsqu’il est nommé astronaute, il achète sa deuxième Corvette, un modèle 1957 qu’il paye 3000 dollars, d’occasion).

Fan de la première heure de cette voiture mythique, il amène souvent son bolide à Rathmann pour qu’il bichonne son « bébé » et accessoirement qu’il « gonfle » un peu le V8 !

Un jour ce dernier appelle son copain Ed Cole, ingénieur en chef de Chevrolet, sur le point d’être nommé président de General Motors *, et lui propose de faire un deal avec les sept astronautes afin qu’ils puissent acquérir une Corvette à des conditions extrêmement avantageuses !  Cela permettrait de faire un peu de pub et booster les ventes !

Seuls Shepard, Cooper, Grissom et Slayton acceptèrent l’offre ! Moyennant 1$ par an ils ont une Corvette en leasing et peuvent la changer dès la sortie d’un nouveau modèle.

Rathmann n’a jamais eu aucun problème pour revendre les astro’vettes.

Richard « Jim » Rathmann nous a quittés le 23 novembre 2011 à 83 ans.

Jim Rathmann Indianapolis 1957
Jim Rathmann – Indianapolis 1957

* Chevrolet est une division de General Motors

Le dernier appel d’Alan Shepard

Le 1er aout 1998, Louise Shepard assiste au Centre Spatial Johnson, à une cérémonie en mémoire de son mari Alan Shepard, premier américain dans l’espace et cinquième Homme à marcher sur la Lune, décédé le 20 juillet.

John Glenn fit un émouvant discours qu’il conclut en récitant un passage du poème « High Flight », Walter Schirra, ne put finir son discours, beaucoup trop ému. Gordon Cooper, leva les yeux au ciel et dit : « Nous serons bientôt avec toi ».

En sortant, pour aller planter l’arbre d’ Alan Shepard (il s’agit d’une coutume voulant que pour chaque astronaute disparu, un arbre soit planté.) toutes les têtes se sont levées lorsque 4 avions de chasse de la Navy sont passés au-dessus du Centre Spatial Johnson, et que l’un d’eux a quitté la formation, pour symboliser le pilote manquant.

Après la cérémonie, Louise effondrée s’envola vers le Colorado chez sa fille Laura.

Elle y restera jusqu’au 25 août, lorsqu’elle se sentit assez forte pour retourner à la maison chez « eux » à Pebble Beach.

Elle prit l’avion pour San Francisco. Elle attendit plus de trois heures sa correspondance pour Monterey.

Quand le petit avion à hélices décolla, Louise Shepard assise près du hublot regardait le Pacifique…

Lorsque son cœur s’arrêta, les hôtesses ne purent rien faire, il n’y avait pas de défibrillateur à bord de l’avion. Louise Shepard est morte au-dessus du Pacifique, 5 semaines après son mari… à 17 heures…

C’est exactement à cette heure précise que son mari avait coutume de l’appeler chaque fois qu’il n’était pas en ville ! (Hormis pendant sa mission Apollo 14 bien évidemment !) 

Laura Shepard dira à une de ces amies « Papa a appelé Maman, à 17 heures, une dernière fois »

Alan et Louise Shepard unis pour l’éternité !

Louise Shepard n’a pas voulu enterrer son mari, (Alan Shepard, premier américain dans l’espace – Mercury Freedom 7- et cinquième Homme à marcher sur la Lune – Apollo 14 ) elle préférait que ses cendres soient dispersées sur la jetée rocailleuse du bord de mer,  juste derrière leur maison.

Quand Louise est décédée, cinq semaines après son mari, leurs enfants ont décidé que leurs cendres seraient dispersées ensemble…

L’après-midi du 18 novembre 1998, quelques intimes, parmi les amis les plus proches du couple, étaient rassemblés sur le Green n°17 du parcours de Golf « Cypress Point » à « Pebble Beach », (Alan Shepard était un grand amateur de golf, il y avait même joué sur la Lune)  lorsque deux hélicoptères passèrent au dessus d’eux pour s’immobiliser au-dessus de la crique de « Stillwater Cove » que Alan et Louise Shepard aimaient tant.

Les deux hélicoptères se firent face et laissèrent descendre les deux urnes ainsi qu’un énorme bouquet de fleurs séchées… Les cendres furent libérées simultanément et se dispersèrent en se mélangeant, virevoltant au gré de la brise, pour finalement retomber sur la terre et l’océan…

 Au même moment deux otaries, venant de directions opposées sont montées sur un rocher et se sont touché le museau !

Alan et Louise à Washington  après le vol de Freedom 7

Alan et Louise Shepard à Washington D.C.  après le vol Freedom 7