The Missileer est un journal de l’US Air Force Eastern Test Range (antérieurement Long Range Proving Ground et qui deviendra 45th Space Wing), qui a paru du 6 février 1950 au 28 septembre 2012. Une publication uniquement à destination des personnels militaires et civils de la base aérienne Patrick, et des installations de lancement du Cap Canaveral.
Tout d’abord à périodicité bimensuelle, puis hebdomadaire, paraissant les vendredis. La prépondérance de l’internet pour la diffusion de l’information, a sonné le glas de ce journal après 62 ans et huit mois d’existence. Il comptait en moyenne 8 pages.
Un exemplaire de The Missileer, a été placé avec la charge utile, à l’occasion du premier lancement d’une Titan III-C, qui a eu lieu le 18 juin 1965, du LC-40, et fut un succès.
De g. à d. John Harris (Martin Company – Constructeur de la fusée.) ; Commandant Edwin Speaker, chef des opérations Titan III ; Bob Robinson et Jack Hull (Martin Company) ; le Sergent Hugh Phillips et le lieutenant Ray Cauwet de l’équipe éditoriale de The Missileer ; le Lieutenant Mike Spradlin des opérations Titan III.
Ce faisant, The Missileer a pu se targuer d’être la première publication périodique en orbite autour de la Terre.
Pendant trois ans, jusqu’au 12 juillet 1968, au-dessus ou sous le titre du journal, on pouvait lire « First In Space », et ce n’était pas un jeu de mot !
Une semaine plus tard, dans l’édition du 19 juillet, le titre a été « relooké » et cette mention n’apparaît plus…
A l’automne 1975, quelques mois après la mission Apollo-Soyouz, George Low (1926-1984), administrateur adjoint de la NASA, le numéro deux de l’agence spatiale, se fait enlever (exérèse chirurgicale) un grain de beauté suspect sur le dos, qui se révélera être un mélanome, le plus grave des cancers de la peau, à un stade avancé.
Sur les conseils de son ami et ancien collègue, le Dr Charles Berry (1923- ), médecin chef à la NASA, il suit une immunothérapie expérimentale par BCG (Bacille de Calmette et Guérin – vaccin antituberculeux) au Monroe Dunaway Anderson Cancer Center à Houston, afin de stimuler son système immunitaire et éviter les métastases, la propagation à d’autres organes… Le traitement s’avère efficace et son mélanome est en rémission…
En février 1984, une forme agressive de son mélanome réapparaît, ses jours sont désormais comptés.
Lors de son séjour à l’hôpital il reçoit de nombreuses visites, dont deux de ses anciens collègues de la NASA, George Abbey (directeur du FCOD : Flight Crew Operations Directorate) et l’astronaute John Young (chef du bureau des astronautes) qui viennent l’informer officieusement que son fils David fera partie du prochain groupe d’astronautes (Groupe 10).
Le cancer de George Low étant en phase terminale, ils ne sont pas sûrs qu’il sera toujours vivant lorsque la nouvelle sera annoncée officiellement dans quelques semaines. Ils tiennent également à l’assurer que son fils n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur, David a été sélectionné sur ses mérites et ses compétences, et non parce qu’il est le fils de George Low.
Cette nouvelle le comble de joie et de fierté.
Finalement, David aura le temps d’annoncer la bonne nouvelle à son père, le 23 mai 1984.
George Low décède le mardi 17 juillet 1984, 15 ans et 1 jour après le lancement d’Apollo11, à l’âge de 58 ans, il ne verra pas son fils aller dans l’espace.
David Low, né le 19 février 1956, effectuera son premier vol spatial du 9 au 20 janvier 1990 à bord de Columbia (STS-32), puis fera deux autres vols, en août 1991 (STS-43), et en juin 1993 (STS-57), cumulant 714 heures et 5 minutes dans l’espace, ce qui comprend une sortie extravéhiculaire de 5 heures et 50 minutes (STS-57).
David Low décède le 15 mars 2008 d’un cancer du côlon, il avait 52 ans…
George Michael Low.
George Michael Low, né Georg Wilhelm Löw, est un illustre ingénieur d’origine autrichienne dont la famille quitte l’Autriche en octobre 1938, peu après le rattachement de leur pays au troisième Reich Allemand (Anschluß – Par la loi du 13 mars 1938 ratifiée par « plébiscite » le 10 avril suivant).
Après un passage en Suisse puis au Royaume Uni, la famille Löw arrive aux Etats-Unis le lundi 5 février 1940. En 27 ans il a occupé nombre de postes clefs au NACA et à la NASA jusqu’en 1976.
Ses contributions, notamment au programme Apollo furent majeures, une figure essentielle. Il a perdu son père alors qu’il n’avait que 8 ans, Arthur Low est mort en 1934, à l’âge de 33 ans, d’un cancer.
George Low a eu deux filles et trois fils issus du même mariage, célébré le samedi 3 septembre 1949, avec Mary Ruth McNamara (1925-2011). De 1976 à sa mort il sera le président de son Alma Mater, l’Institut Polytechnique Rensselaer (Rensselaer Polytechnic Institute ou RPI). Pendant son mandat le volume annuel des recherches de l’institut passe de 20 millions à 600 millions de dollars de l’époque.
La veille du jour de sa mort, la Maison-Blanche annonce qu’il recevra la Médaille Présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile américaine. Il la recevra officiellement à titre posthume en 1985.
L’ancien président des Etats-Unis, Lyndon B. Johnson (1908-1973), qui a quitté sa fonction depuis juste six mois, donne son sentiment après le décollage d’Apollo 11 auquel il vient d’assister avec son épouse :
« Il semblait que le demi-million de personnes qui a travaillé sur ce programme étaient là pour soulever la fusée », a déclaré Johnson. « Je ne crois pas qu’il y ait une seule autre chose que notre pays entreprend, sur lequel notre gouvernement travaille, que nos compatriotes produisent, qui présente un plus grand potentiel pour la paix dans le monde. »