John Young ne sera jamais amiral

Après la mission Apollo 16, le Président des Etats-Unis Richard Nixon a demandé si John Young pouvait être promu amiral (rear admiral – contre-amiral).

On lui répondit que le capitaine de vaisseau John Young ayant été récemment promu à deux reprises, la Navy ne pouvait permettre une troisième promotion en si peu de temps.

C’est en juin 1965, que le président Lyndon Johnson demande expressément et sans en avoir référé à l’administrateur de la NASA, ni au secrétaire à la défense, que James McDivitt et Edward White, tous les deux issus de l’US Air Force, qui viennent de terminer avec brio la mission Gemini 4, soient promus au grade supérieur.

Johnson inaugure ainsi la règle, qui permet à un astronaute ayant effectué sa première mission spatiale, de pouvoir monter en grade dans l’arme dont il est temporairement détaché.

Par souci d’équité, les deux astronautes de la mission Gemini 3, Virgil Grissom et John Young, furent également rétroactivement promus au grade supérieur.

Sélectionné dans le groupe 2 alors qu’il est capitaine de corvette (Lieutenant Commander) John Young passe donc au grade de capitaine de frégate (Commander) en 1965.

Par la suite, une directive fixée par le président Nixon permet à un astronaute ayant effectué une mission lunaire (ou interplanétaire) de bénéficier d’une deuxième promotion.

Dès le départ il fut spécifié dans ce nouvel accord que le grade le plus élevé auquel un astronaute pourrait accéder en restant astronaute, serait colonel, pour l’US Air Force et capitaine de vaisseau pour l’US Navy.

C’est ainsi qu’à l’issue de la mission Apollo 10 en 1969, John Young est promu capitaine de vaisseau (Captain).

En ce qui concerne les astronautes civils, ils « grimpaient » d’un échelon.

Comme Neil Armstrong était déjà à l’échelon maximum de sa catégorie au moment de Gemini 8, il bénéficia d’une augmentation (Quality Increase) égale à celle de la solde de David Scott du fait de sa promotion.

En réalité, pour être promu contre-amiral, il aurait fallu que John Young qui a effectué une deuxième mission lunaire (Apollo 16) quitte la NASA et retourne à la Navy.

Cette condition aurait été posée à Alan Shepard en 1971, mais il ne l’a pas respectée. Shepard le seul contre-amiral de la marine des Etats-Unis à n’avoir jamais commandé un bâtiment.

C’est en septembre 1976, après 25 ans de service dans l’US Navy, dont 15 détachés à la NASA, que John Young prend sa retraite de l’armée.

John Young dans son uniforme de capitaine de frégate (Commander).

John Young fit le choix de rester à la NASA, et de faire une croix sur le grade d’amiral.

Une décision qui lui a permis de commander la première mission de la navette spatiale en 1981 (STS-1), et la première mission du Spacelab en 1983 (STS-9), devenant ainsi le premier Homme à effectuer six vols spatiaux.

Et l’astronaute le plus expérimenté de l’histoire de la conquête spatiale.

Il prend sa retraite de la NASA en 2004 !

Que la lumière soit sur Apollo 17

Afin que les milliers de photographes puissent immortaliser le décollage de la mission Apollo 17, qui doit intervenir dans la nuit du 6 au 7 décembre 1972, la NASA a communiqué les valeurs d’éclairement des projecteurs utilisés pour illuminer la Saturn V avant son envol.

Ainsi la NASA a utilisé 72 projecteurs au xénon de 20 kW chacun, ainsi que deux rampes de projecteurs au xénon de 60 kW chacune, fournissant un éclairement du lanceur de 225 foot-candles* soit environ 2 400 lux.

Une fois allumés, les cinq moteurs F1 du premier étage vont générer environ 7 500 foot-candles en émission et en réflexion, ce qui équivaut pratiquement à la lumière du jour.

« L’illumination des projecteurs ne servira plus à rien lorsque le lanceur se sera élevé à plus de 20 mètres du sol », précise le communiqué de la NASA.

Apollo 17 (exposition normale globale, même si la Saturn V est légèrement surexposée)

Même photo surexposée pour mettre en évidence les faisceaux de lumière

* Le foot-candle (candela par pied) est utilisé dans l’industrie du cinéma, il s’agit de l’éclairement lumineux reçu par une surface éclairée par une source d’intensité lumineuse de 1 candela (cd), soit 10,7 lux, située à une distance de 1 pied (30,48 cm).

John Young et Charles Duke, deux balourds sur la Lune

Le journaliste polémiste Nicholas von Hoffman dans un article paru dans le Washington Post du 26 avril 1972 intitulé « Deux balourds sur la Lune » traite les deux astronautes d’Apollo 16 John Young et Charlie Duke d’empotés, pour avoir été « incapables de réparer les dommages causés à leur équipement par leur inhabileté ». (cf https://www.anecdotes-spatiales.com/oups-lorsque-john-young-se-prend-les-pieds-dans-un-cable/)

Extrêmement critique envers le programme Apollo il ajoute : « Alors que de plus en plus de gens sont frappés par de violentes crises de somnolence à force de regarder cet ennui répétitif, ils finissent par se convertir à cette proposition, qui ne parait plus si hérétique, que cet argent serait bien mieux utilisé pour les écoles ou les égouts. Une idée séduisante mais erronée, ce fric pourrait être utilisé pour acheter des bombes. »

Le 10 mai suivant, le Washington Post publie une lettre du Dr William W. Duke, gastro-entérologue de son état et frère jumeau de Charles Duke, critiqué dans l’article de von Hoffman :

« Mon frère a déclaré publiquement qu’il aurait préféré aller sur la Lune de manière anonyme. Il ne recherchait aucun enrichissement personnel. Personne ne se rappellera des noms de ces explorateurs de l’espace, mais chaque fois qu’une mission est terminée, la prochaine est plus facile. Je suis certain que le second, le troisième ou le centième navigateur à faire le tour du monde a trouvé cela plus facile que celui qui l’a précédé. Qui peut juger ce que l’espace nous rapportera dans l’immédiat ou d’ici cent ans ?

Au Centre de Contrôle des Missions, le médecin, Dr John Zieglschmid (à g.) discute de la mission Apollo 16 en cours, avec le frère jumeau de Charles M. Duke Jr, William, et leur père, Charles M. Duke Sr