John Young et Charles Duke, deux balourds sur la Lune

Le journaliste polémiste Nicholas von Hoffman dans un article paru dans le Washington Post du 26 avril 1972 intitulé « Deux balourds sur la Lune » traite les deux astronautes d’Apollo 16 John Young et Charlie Duke d’empotés, pour avoir été « incapables de réparer les dommages causés à leur équipement par leur inhabileté ». (cf https://www.anecdotes-spatiales.com/oups-lorsque-john-young-se-prend-les-pieds-dans-un-cable/)

Extrêmement critique envers le programme Apollo il ajoute : « Alors que de plus en plus de gens sont frappés par de violentes crises de somnolence à force de regarder cet ennui répétitif, ils finissent par se convertir à cette proposition, qui ne parait plus si hérétique, que cet argent serait bien mieux utilisé pour les écoles ou les égouts. Une idée séduisante mais erronée, ce fric pourrait être utilisé pour acheter des bombes. »

Le 10 mai suivant, le Washington Post publie une lettre du Dr William W. Duke, gastro-entérologue de son état et frère jumeau de Charles Duke, critiqué dans l’article de von Hoffman :

« Mon frère a déclaré publiquement qu’il aurait préféré aller sur la Lune de manière anonyme. Il ne recherchait aucun enrichissement personnel. Personne ne se rappellera des noms de ces explorateurs de l’espace, mais chaque fois qu’une mission est terminée, la prochaine est plus facile. Je suis certain que le second, le troisième ou le centième navigateur à faire le tour du monde a trouvé cela plus facile que celui qui l’a précédé. Qui peut juger ce que l’espace nous rapportera dans l’immédiat ou d’ici cent ans ?

Au Centre de Contrôle des Missions, le médecin, Dr John Zieglschmid (à g.) discute de la mission Apollo 16 en cours, avec le frère jumeau de Charles M. Duke Jr, William, et leur père, Charles M. Duke Sr

Claude Lévi-Strauss et l’Homme sur la Lune

Claude Lévi-Strauss (28 novembre 1908 – 30 octobre 2009), l’un des géants de la pensée française déclare le 20 janvier 1965 : « En cette période de conquête spatiale, la recherche en anthropologie est plus urgente que de marcher sur la Lune, car l’humanité, à la fois semblable et différente, tend à perdre la richesse de ses civilisations. »

L’une n’empêchant pas l’autre, il confie quelques années plus tard qu’il ne regarde jamais la télévision, excepté lorsqu’il y a une mission lunaire, et dès lors il reste scotché à son poste, même si c’est ennuyant, toujours la même chose, et trop long. Il ne peut pas s’empêcher de regarder.

Comment un anthropologue ne pourrait-il pas être captivé par des Hommes marchant sur la Lune ? Il s’agit d’une nouvelle étape dans son expansion, un autre pas de l’Homme, non seulement dans le monde extérieur, mais également dans son appréciation de lui-même.

Le matériel laissé sur la Lune par les missions Apollo

Les 12 astronautes ayant atterri sur la Lune y ont laissé pour plus de trois milliards de dollars d’équipement. (dollars constants)

Hormis les artéfacts dont la valeur symbolique est inestimable, tels le disque de silicium contenant des messages de certains dirigeants de la planète, un rameau d’olivier en or, un badge de la mission Apollo 1, deux médailles à l’effigie de Youri Gagarine et de Vladimir Komarov, deux balles de golf, une bible, une plume de faucon, un marteau, une sculpture, des insignes de pilotes, des photos, six drapeaux américains etc.,

Les astronautes ont également abandonné 12 paires de bottes à 23 000 dollars la paire, 12 PLSS (le système de survie portable que l’astronaute porte sur le dos) pour un total de 21 millions, du matériel photo et vidéo (dont 12 appareils photo Hasselblad), pour un total de plus de 30 millions, des outils divers pour 3,5 millions…

Mais également, 3 LRV (rover lunaire) à 12 millions pièce, 6 modules lunaires à 235 millions l’unité (les étages de descente sont intacts, mais les étage de remontée se sont écrasés sur le sol), 5 S-IVB à 117 millions chacun, 5 stations scientifiques ALSEP, alimentées par un générateur thermoélectrique radio-isotopique, utilisant du plutonium comme combustible, au prix unitaire de 150 millions, trois réflecteurs LASER coûtant 12 millions de dollars au total…

Au total cela représente plus de 180 tonnes !

De quoi faire une belle brocante  !