Youri Gagarine, gloire au peuple soviétique

Une déclaration de Maurice Thorez, premier secrétaire du Parti Communiste Français, à l’agence TASS, dans le journal l’Humanité, en date du 13 avril 1961, à propos du vol spatial de Youri Gagarine :

« Gloire au peuple soviétique, à ses savants, à ses techniciens, à ses ouvriers, qui ont permis le premier vol de l’homme à travers l’espace cosmique ! 

Honneur au vaillant fils du peuple soviétique, Youri Gagarine, le véritable héros de notre temps ! 

Le prodigieux exploit de leurs frères remplit d’admiration et de fierté les travailleurs de France. C’est une incomparable victoire du pays des Soviets, le pays des bâtisseurs du communisme, pionniers du monde nouveau, le monde du progrès, du bien être et de la liberté.

C’est une affirmation nouvelle et éclatante que la puissance immense de l’Union Soviétique est entièrement au service de la paix et du bonheur des hommes. 

Les communistes français adressent de chaleureuses félicitations au glorieux Parti Communiste de l’Union Soviétique, à son Comité Central, à son premier secrétaire, le camarade Khrouchtchev. »

Tiouratam ou Baïkonour ?

Afin de leurrer les Occidentaux, les officiels soviétiques qui avaient à enregistrer auprès de la Fédération Aéronautique Internationale le premier vol d’un cosmonaute, ont choisi de donner au cosmodrome le nom de Baïkonour, plutôt que celui de Tiouratam qui eut été mieux adapté.

Ce sont deux officiers, Vladimir Iastrebov et Aleksei Maksimov qui, sur une carte, ont choisi une localité plausible, quand même pas trop éloignée du lieu exact.

La ville de Baïkonour se situe à quelques trois cents kilomètres de la base de missiles de Tiouratam !

Pendant plus de vingt ans, les médias soviétiques officiels entretiendront assidûment cette fiction, alors qu’à l’ouest on connaissait avec précision l’endroit exact, depuis les survols du territoire soviétique par les avions U2.

Il s’agissait de mystifier les occidentaux, mais également les citoyens soviétiques, à qui l’on devait faire croire que leur glorieux programme spatial était purement civil, en opposition avec celui des américains, aux intentions belliqueuses !

Toujours dans un souci de désinformation, les divers ouvrages soviétiques traitant de l’espace, ont constamment donné pour coordonnées de cette base 47,4° N – 63,4° E alors que les coordonnées réelles sont 45,6° N – 63,4° E.

Un secret de polichinelle, le magazine scientifique russe Nauka i Zhizn (Science et Vie) avait d’ailleurs publié un article intitulé « Les projets des stratèges occidentaux » dans lequel une carte occidentale marquant l’emplacement exact de la base spatiale de Baïkonour près de Tiouratam avait été reproduite !

Premier vol spatial en formation

Le premier « vol en formation » de la conquête spatiale, est une première soviétique, réalisé par Adrian Nikolaïev et Pavel Popovitch.

Le vaisseau où avait pris place Nicolaïev fut lancé le 11 août 1962, et celui qui emportait Popovitch, fut mis sur une orbite presque identique un jour plus tard.

Tous deux demeurèrent en orbite jusqu’au 15 août. Nicolaïev accomplissant soixante-quatre révolutions et Popovitch quarante-huit.

Les deux véhicules se rapprochèrent à un moment à 8 km l’un de l’autre, mais étaient distants de plus de 1 600 km lors de leur rentrée dans l’atmosphère.