Youri Gagarine, une nouvelle ère

Après le vol de Youri Gagarine, un télégramme du Parti Communiste Français au Parti Communiste de l’Union Soviétique :

 « Ce matin, 12 avril 1961, l’humanité est entrée dans une nouvelle ère. A bord d’un spoutnik, Youri Gagarine, fils de l’Union Soviétique, vient de faire le tout de la Terre avant d’y être ramené vivant et bien portant. Ainsi, pour la première fois, l’homme a voyagé dans l’espace. Et c’est la patrie du socialisme qui ouvre la voie des voyages interplanétaires.

Le Comité Central du Parti Communiste Français salue avec enthousiasme cette grande victoire de la science et de la technique soviétique au service de la paix, du désarmement et du progrès.

Il félicite chaleureusement le Parti Communiste de l’Union Soviétique, les savants, les techniciens, les ouvriers, le premier cosmonaute soviétique qui ont transformé en réalité le vieux rêve des hommes d’échapper à l’attraction terrestre. Il se fait l’interprète des sentiments de fierté de tous les communistes, de tous les hommes de progrès devant cette victoire du socialisme. 

Un peu plus de trois années seulement séparent cette prodigieuse réalisation du lancement du premier spoutnik par les savants soviétiques. Trois années au cours desquelles la science et la technique soviétique ont enregistré des succès considérables, les plaçant à l’avant-garde de la science et de la technique mondiales, dans tous les domaines. Ces succès, versés au fond commun de la connaissance, ouvrent, à tous les hommes, des perspectives radieuses.

Dans la compétition pacifique entre les deux systèmes, le socialisme vient d’affirmer, une fois de plus et d’une façon éclatante, sa supériorité. 

Le développement ininterrompu de l’économie planifiée, les moyens considérables mis à la disposition de l’enseignement, de la culture, de la culture, de la recherche scientifique, l’aide permanente apportée aux savants et techniciens par le gouvernement soviétique sont à la base des succès remportés dans la conquête du cosmos. 

La victoire remportée aujourd’hui par la science et la technique soviétique est une victoire de la classe ouvrière au pouvoir, libérée des chaînes de l’exploitation et de l’oppression capitalistes. Elle donne plus de force et de confiance à tous les hommes de paix dans leur lutte pour le désarmement que l’Union Soviétique vient de proposer une fois de plus. Elle préfigure ce que sera dans un avenir proche la société communiste où, dans la maîtrise des forces de la nature, l’humanité bâtira librement son propre bonheur. »

La une de l’Humanité du 14 avril 1961

Fusée N1, de mauvais augure

Le 21 février 1969, à 9:18 GMT, les soviétiques lancent pour la première fois leur gigantesque fusée N1.

Mais très vite un incendie se déclare, le « cerveau » de la fusée détecte l’anomalie et commande l’arrêt de tous les moteurs.

68,7 secondes après la mise à feu la fusée se désintègre.

Les augures étaient mauvais dès le départ, en effet, lors du baptême de la fusée, la bouteille de champagne s’est brisée sur le véhicule de transport et non sur la fusée.

L’échec de ce lancement, annihile tous les espoirs soviétiques de battre les américains dans la course à la Lune.

Youri Gagarine, l’âpre sélection du premier cosmonaute

Au printemps 1959, l’Union Soviétique commence le recrutement de ses premiers cosmonautes.

Quelques trois mille candidatures seront enregistrées. A la fin de la première sélection, il n’en reste que 200, à l’issue de la seconde, plus que 20.

Pour le premier vol, on en retient 6, puis il n’en reste plus que 2 : Guerman Titov et Youri Gagarine.

Il semblerait que lors des tests, Titov était meilleur que Gagarine.

Mais alors pourquoi Gagarine ?

 – Nikita Khroutchev, le dirigeant de l’Union Soviétique, à qui revenait la décision finale, préférait voir dans l’espace, un fils de paysan plutôt qu’un fils d’instituteur… Idéologie communiste oblige !

– La veille du vol, les médecins donnèrent aux deux cosmonautes des médicaments devant provoquer des céphalées. Le lendemain, Titov affirma aux médecins que la nuit avait été parfaite et qu’il était en pleine forme. Gagarine, quant à lui, joua la transparence et avoua avoir eu mal à la tête…

Le test avait parfaitement fonctionné, les responsables qui désiraient avoir un cosmonaute fiable pendant le vol, c’est à dire capable de leur faire part de tout éventuel incident, l’avaient trouvé.