Voskhod 2, on a « marché » dans l’espace

Nous sommes le 18 mars 1965, la mission Voskhod 2 est lancée à  7:00 GMT avec à bord les cosmonautes Pavel Belyayev et Alexei Leonov.

Au cours de la deuxième orbite, Alexei Leonov effectue la première sortie, « marche dans l’espace », de l’histoire de l’humanité. 

Il passera 10 minutes hors de la capsule. Mais on a frôlé la catastrophe lorsque Leonov, « prisonnier » d’un scaphandre rigidifié par la différence de pression, ne peut plus plier son corps pour passer dans le sas Volga, lui-même pneumatique.

Leonov a dû dépressuriser sa combinaison (Berkout – Aigle d’or) pour réintégrer le vaisseau.

Echaudés, il faudra attendre 1969 pour que les soviétiques effectuent une deuxième et troisième EVA (simultanées), et décembre 1977, pour une quatrième sortie dans l’espace.

Voskhod 2 un retour mouvementé

Nous sommes le 19 mars 1965, il est temps de revenir sur Terre pour les cosmonautes de Voskhod 2, Pavel Belyayev et Alexei Leonov.

Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Tout d’abord les rétrofusées du module principal ne s’allument pas, obligeant les cosmonautes à utiliser le « retropack » de secours.

Ensuite, le module de service ne se sépare pas complètement du module de commande, perturbant fortement la trajectoire de rentrée… 

Voskhod 2 atterrira en pleine forêt, et les deux cosmonautes passeront toute la nuit dans les bois, au milieu des loups, avant d’être localisés.

Mais la forêt est si dense, que l’équipe de récupération doit abattre des arbres, afin de dégager une zone pour pouvoir les hélitreuiller. Les voyageurs de l’espace doivent même skier jusqu’à la zone de récupération.

Quant à la capsule, elle ne pourra être récupérée que quelques jours plus tard.

Youri Gagarine, le premier Homme dans l’espace

Le 12 avril 1961 Vostok 1 est lancé à 6:07 GMT du complexe de lancement #1 de Baikonour par une fusée Semiorka (Vostok 8K72K) avec à bord Youri Gagarine.

Il n’a su que quatre jours avant son vol qu’il serait le premier cosmonaute. John Glenn par exemple a été informé de sa mission plus d’un mois avant.

Trois communiqués de presse sont préparés, un en cas de succès, les deux autres en cas d’échec.

Le vol de Gagarine est 100% automatique, mais en désactivant un « verrou logique », le cosmonaute peut reprendre manuellement le contrôle des rétro-fusées. Il doit pour ce faire taper un code sur un panneau qui comporte six chiffres.

Les médecins ne connaissant pas les effets de l’impesanteur sur l’organisme humain, et redoutant de possibles instabilités psychologiques avaient insisté pour qu’un tel système soit installé.

Gagarine avait dans sa capsule une enveloppe scellée qui contenait trois des six chiffres, les trois autres lui seraient communiqués par radio si nécessaire. Ceci afin d’éviter que dans un accès de folie le cosmonaute prenne le contrôle de sa capsule !

Sergueï Korolev était contre ce système, il y avait plus de chance pour le système de communication de tomber en panne que le cosmonaute de devenir fou !

Avant le vol, Oleg Ivanosky, Mark Gallai et Sergueï Korolev ont, chacun de leur côté, donné à Gagarine les trois chiffres qui auraient normalement dû lui être communiqué par radio en cas de besoin !

Youri Gagarine s’éjectera avant l’impact de la capsule. Un détail que L’Union Soviétique niera pendant très longtemps de peur que ce vol ne soit pas homologué comme tel par la Fédération Aéronautique Internationale.

En effet, un pilote est censé atterrir avec son vaisseau. Le premier Homme dans l’espace est récupéré ce même jour à 8:05 GMT.