Alexeï Leonov rencontre Wernher von Braun

C’est lors du XVIe Congrès International d’Astronautique, qui s’est déroulé en Grèce du 12 au 18 septembre 1965, qu’ Alexeï Leonov rencontre pour la première fois « l’un des cerveaux du programme spatial américain » (dixit Leonov)  Wernher von Braun.

Un soir, AlexeïLeonov et  Pavel Beliaïev dînent à la même table que von Braun et son épouse. 

Le premier « marcheur dans l’espace » ne peut s’empêcher de lui poser cette question : « Comment est-il possible, alors que l’Amérique se vante d’avoir une telle avance technologique sur nous, que l’Union Soviétique ait été la première à lancer un Spoutnik, la première à envoyer un homme dans l’espace, la première à permettre à un homme d’effectuer une sortie dans l’espace ? »

La réponse de von Braun qui rend hommage à Sergueï Korolev :  « Technologiquement nous avions la capacité de faire toutes ces choses, mais, peut-être, n’avions-nous pas la même détermination que votre Constructeur Principal. »

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Leonid SEDOV – Pavel BELIAIEV – Alexeï LEONOV – Wernher von BRAUN  – 13 septembre 1965

Voskhod 2 ou les chimères de la narration soviétique

Voskhod 2 Une Pravda

Le programme spatial soviétique était empreint de multiples contradictions, et d’une dichotomie entre le réel et la narration.

Tiraillés entre culte du secret et impératifs de la propagande, les soviétiques pratiquaient systématiquement la désinformation en dissimulant échecs et défaillances.

Il existait également une opposition entre Homme et machine, puisqu’il fallait en même temps exalter l’héroïsme des cosmonautes tout en affirmant l’infaillibilité des machines frappées du drapeau rouge arborant la faucille et le marteau, et du sigle CCCP (URSS en écriture cyrillique).

Le compte rendu de la mission Voskhod 2 qui s’est déroulée du 18 au 19 mars 1965, est à ce titre extrêmement révélateur. C’est au cours de ce vol spatial qu’a été réalisée la première sortie extra véhiculaire dans l’espace d’une durée de 12 minutes et 9 secondes.

Les deux cosmonautes Pavel Belyayev et Alexeï Leonov ont rencontré nombre de problèmes sérieux qui n’ont bien évidemment pas été révélés. Ils ont frôlé la catastrophe à plusieurs reprises. Ce sera d’ailleurs le dernier vol Voskhod, en réalité une capsule Vostok modifiée.

L’un de ces incidents a impliqué le système d’orientation automatique qui permet le bon positionnement de la capsule pour la rentrée dans l’atmosphère. Les cosmonautes réussissent difficilement à orienter manuellement la capsule. Ils atterriront à quelque 400 km de la zone prévue, dans deux mètres de neige, et passeront deux jours dans la nature avant de pouvoir être récupérés sans risque.

Les officiels s’interrogent ; que va-t-on révéler au public ?

Pour éviter tout impair, Belyayev et Leonov sont longuement « briefés » avant la conférence de presse. On les prépare à répondre « correctement » aux questions des journalistes à l’aide de simulations, de mises en situation… Plus d’une soixantaine de questions potentielles sont étudiées en détail !

Entre généralités, demi-vérités et mensonges la conférence de presse présente peu ou prou d’intérêt.

Une surprise toutefois, Pavel Belyayev, « Pasha », le commandant de la mission, « dévoile » un léger problème rencontré avec le système d’orientation automatique, mais il enchaîne aussitôt sur le fait que son compagnon et lui furent ravis que le système automatique ait connu une petite défaillance car cela leur a permis de piloter eux même le vaisseau spatial !

Une astuce qui permet de faire passer la faillibilité de la machine au second plan du récit, la panne devient un épiphénomène sans importance, sans gravité, et permet par la même de glorifier le cosmonaute !

 

Apollo-Soyouz ou la fin d’une époque

La première mission spatiale conjointe entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique, Apollo-Soyouz, est un succès. Le cosmonaute Alexeï Leonov déclare : « Le vol s’est déroulé tout en douceur, aussi doux qu’un œuf pelé ».

Quant à l’astronaute Thomas Stafford, faisant allusion à la navette spatiale, dont la mise en service prochaine, doit marquer le début d’une nouvelle ère, il affirme : « Ce vol marque la fin d’une époque », il ajoute goguenard : « J’espère que c’est la dernière fois que quiconque revient de l’espace en parachute ! ».

1975 – Apollo-Soyouz –  A ce jour, le dernier amerrissage d’un vaisseau spatial de la NASA.

Après l’arrêt du programme navette spatiale en 2011, les américains développent un nouvel engin spatial conique, de type capsule, baptisé Orion. Le 17 avril 2012 a eu lieu un nouveau test du système des parachutes, qui permettra aux astronautes de revenir sur Terre, en amerrissant ! Comme à la grande époque d’Apollo !