Le destin tragique de Vladimir Komarov

Un panneau solaire de s’étant pas déployé, réduisant de moitié l’alimentation en électricité de la capsule, et empêchant le bon fonctionnement de certains systèmes de navigation et de communication, la deuxième mission de Vladimir Komarov (16 mars 1927 – 24 avril 1967) est écourtée.

 

C’est le premier cosmonaute à effectuer deux vols spatiaux. Il arrive tant bien que mal à orienter correctement sa capsule pour la rentrée dans l’atmosphère, le parachute de freinage et d’attitude se déploie normalement.

Mais une anomalie dans la conception du compartiment dans lequel se trouve le parachute principal empêche la libération de ce dernier. Vladimir Komarov actionne alors le parachute de secours qui s’emmêle dans le parachute de freinage et d’attitude et se met en torche.

La capsule s’écrase dans un champ le 24 avril 1967 à 3:24 GMT, les rétrofusées explosent et mettent le feu à la capsule.

 
Vladimir Komarov est le premier voyageur spatial de l’Histoire à se tuer en mission. Il avait 40 ans.

Vladimir Komarov laisse sa femme Valentina et ses deux enfants, Evgueni 16 ans et Irina 9 ans. 

Certains ingénieurs s’étaient opposés à ce vol car ils estimaient que la capsule n’était pas prête… Mais les politiques en ont décidé autrement… Aucune capsule spatiale soviétique ne prendra la route de l’espace au cours des 18 prochains mois.

 Il existe plusieurs légendes urbaines, l’une affirme que sa femme a été prévenue et a pu lui dire adieu… Une autre prétend que pleinement conscient de ce qui allait lui arriver, il a insulté les ingénieurs et les contrôleurs de vol qui l’ont laissé partir dans une telle capsule !

Le parachute  principal ne se déployant qu’à l’altitude d’environ 7 000 mètres, avant ce moment fatidique, personne ne pouvait prévoir l’issue tragique de la mission, ce, malgré tous les problèmes rencontrés dans l’espace.

Soyouz 1 se serait écrasé à une vitesse comprise entre 160 et 180 km/h, sachant qu’il faut quelque 2,5 minutes pour parcourir 7 000 mètres à cette vitesse, à moins que la famille de Komarov fut présente au centre de contrôle, ce qui n’est pas le cas, ou que la famille ait pu être mis en relation avec le cosmonaute en si peu de temps, il est matériellement impossible que Komarov ait pu dire adieu à sa famille !

D’ailleurs, dans une interview donnée en 2013, la fille de Vladimir Komarov, Irina Vladimirovna, indique que c’est l’épouse du cosmonaute Konstantin Feoktistov, Galina, accompagnée par un général, qui se sont rendus à leur domicile pour leur apprendre la funeste nouvelle.

Le retour anticipé et tragique de Komarov sauve la vie des trois cosmonautes de Soyouz 2, Yevgeny Khrounov, Alekseï Elisseïev et Valeri Bykovsky qui devaient décoller le lendemain et rejoindre Soyouz 1… Khrounov et Elisseïev devaient d’ailleurs passer dans Soyouz 1 et revenir sur Terre avec Komarov.
 
Le compartiment des parachutes de Soyouz 2 présente le même défaut que celui de Soyouz 1.
 
A noter : la « doublure » de Vladimir Komarov était Youri Gagarine, qui décédera 335 jours plus tard, le 27 mars 1968.
 
La NASA voulût envoyer une délégation d’astronautes aux funérailles du premier spationaute mort en mission, mais l’Union Soviétique déclina l’offre arguant qu’il s’agissait d’une cérémonie privée !
Soyouz 1

Le 24 octobre… Journée de deuil à Baïkonour

Le 24 octobre est une journée de deuil pour la « cosmonautique »…

La première tentative de lancement d’une fusée R-16, le lundi 24 octobre 1960, se solde par une catastrophe.

A 18:45 heure locale, sur le pas de tir n°41 de Baïkonour (15:45 GMT) l’engin explose tuant 74 personnes sur le coup et 48 dans les jours suivants, brulés et intoxiqués par l’acide nitrique et la diméthylhydrazine asymétrique (UDMH).

Parmi les victimes, figure le Maréchal Mitrofan Nedelin, 54 ans, responsable des Forces Stratégiques Spatiales de l’URSS. (Photo ci-dessous)

Lorsqu’un problème technique survient lors du compte à rebours, Nedelin ordonne aux ingénieurs et techniciens de résoudre le problème sans tarder, pas question de vider l’engin de son carburant, ce qui aurait entraîné un report.

Nedelin voulait absolument offrir à Khrouchtchev un lancement réussi du nouveau missile, avant les commémorations de l’anniversaire de la révolution bolchevique, le 7 novembre…

Nedelin, sur le pas de tir, est assis sur une chaise, une cigarette à la main, affirmeront certains !

Il exhorte techniciens… A 18:45 un signal radio erroné commande la mise à feu du deuxième étage de la fusée, qui provoque une gigantesque déflagration. 

Mikhail Yangel, le concepteur de la fusée a la vie sauve… il est entré dans un bunker pour fumer une cigarette ! Lorsqu’il téléphone à Khrouchtchev pour lui annoncer la catastrophe, ce dernier lui rétorque : « Comment se fait-il que vous soyez encore vivant ? » 

Au total 122 personnes trouveront la mort, 84 militaires et 38 civils ! (A ce jour le chiffre exact des victimes n’est toujours pas clairement établi.)

 Un communiqué officiel annoncera le décès du Maréchal Nedelin dans un accident d’avion… La vérité sur le « désastre de Nedelin » ne sera divulguée que dans les années 90 !

L’incompétence de ce maréchal fait froid dans le dos ! Comme le dira Leonid Brejnev qui a dirigé la commission d’enquête, « Aucunes sanctions ne seront prises, les responsables ont déjà été punis. »

Il existe un mémorial à Baïkonour avec le nom de… 104 victimes.

Parmi les morts figure également le Colonel Aleksandr I. Nosov responsable des lancements de Baïkonour, celui là même qui avait donné l’ordre de mise à feu de la fusée ayant mis sur orbite Spoutnik 1, trois ans auparavant.

« La Catastrophe de Nedelin » – Si certains ont été « vaporisés », d’autres n’ont pas eu cette « chance » !

Le jeudi 24 octobre 1963, alors qu’un missile R-9 est préparé dans un silo du complexe de lancement 70 de Baïkonour, une fuite d’oxygène dans le système d’alimentation de la fusée fait grimper la pression dans le silo bien au-delà de la pression maximale autorisée ( +32% au lieu de + 21%). Alors que des techniciens prennent l’ascenseur pour descendre au niveau 8 du silo, une étincelle provoque une explosion qui tue sept personnes.

Depuis cette deuxième catastrophe aucun lancement n’a lieu depuis la base de Baïkonour les 24 octobre…

Ici Voskhod 2 à vous le Cap Canaveral

Le 18 mars 1965, alors qu’une simulation est en cours au centre de contrôle des missions, qui se trouvait alors au Cap, Gemini 3 doit décoller dans quelques jours, le MCC (Mission Control Center) reçoit un appel.

Lorsque la communication est parfaitement audible, le contrôleur en charge, branche le haut-parleur.

Tout le monde entend alors une voix, avec un fort accent russe mais dans un anglais impeccable qui décrit le temps qu’il fait au dessus du Cap Canaveral. La voix conclu en disant : «On se prépare pour une partie de handball. Il faut bien garder la forme. Terminé». Petite allusion à l’extrême exiguïté des capsules américaines.

Il s’agissait d’un des cosmonautes de Voskhod 2, probablement Alexeï Leonov.

C’est là un épisode marquant de la compétition américano soviétique !

Pour mémoire c’est lors de la mission Voskhod 2, que Leonov est devenu le premier Homme à faire une sortie dans l’espace. Le commandant de la mission était Pavel Belyayev.