Walter Schirra, dans le mille

En plus de leur amour pour les belles voitures de sport, les astronautes comme Walter Schirra, avaient un autre point commun avec Jim Rathmann, la chasse.

Un ami commun les accompagnait souvent, Walter Cronkite, le journaliste de CBS, que Rathmann appelait « crankcase » (carter de voiture) !

Ce jour-là, Walter Schirra avait organisé une chasse au dindon.

Rathmann avait acheté deux dindons vivants, et quelques heures avant le rendez-vous, il était allé les attacher sur les branches d’un arbre à l’aide d’une fine cordelette.

Alors que les compères progressent à pas feutrés vers le « piège », Schirra repère un des volatiles et fait feu, il voit bien l’oiseau tomber de la branche, mais pas sur le sol !

Intrigué, il s’approche de l’arbre, et éclate de rire en voyant le dindon se balancer au bout d’une ficelle d’environ un mètre, avec un petit bristol autour du cou qui disait :

« Tu m’as eu ! » (You got me !)

Digital Apollo

Lorsque James Webb, l’administrateur de la NASA, a demandé à Charles Stark Draper, directeur du département Aeronautics and Astronautics au MIT*, et fondateur du célébrissime « I-Lab » (Instrumentation Laboratory), s’il pensait pouvoir développer un système de guidage et de navigation fiable, pour envoyer un vaisseau spatial sur la Lune et le ramener sur Terre, il répondit : « Bien sûr que oui, si vous voulez je m’en occupe… »

La précision requise, équivaut à lancer une balle de golf avec suffisamment de précision pour qu’elle percute un obus tiré par un canon. Un obus qui par ailleurs suit une trajectoire à travers un champ gravitationnel variable.

La NASA choisit donc le MIT, comme contractant principal pour le développement du système de guidage et de navigation d’Apollo.

Draper s’entoura du Dr David Hoag qu’il nomma Directeur du bureau « Apollo Guidance and Navigation », du Dr Richard H. Battin , responsable du « Mission Development » et de programmeurs d’exception, tels que Dan Lickly et Alex Kosmala.

L’équipe de Battin avait la responsabilité de faire voler « électroniquement » chaque mission Apollo.

Plusieurs mois avant le lancement, elle devait fournir au centre de contrôle de Houston et du Cap, une simulation complète de chaque étape du vol, afin que les astronautes et les contrôleurs de vol puissent s’entrainer.

Chaque mission Apollo nécessite un programme spécifique, du sur mesure.

Alex Kosmala se rappelle qu’il a fallu 15 mois, au lieu des six prévus, pour terminer le programme informatique de la première mission Apollo.

Les ordinateurs « portables » du Module de Commande et du Module Lunaire sont fabriqués par la société Raytheon, et les puissants ordinateurs au sol, par IBM (International Business Machines)

Charles Stark Draper et Wernher Von Braun
Charles Stark Draper surnommé « Doc » ou « Mr Gyro » et Wernher von Braun

* Massachusetts Institute of Technology, l’une des meilleures universités scientifiques du monde, à ce jour 76 professeurs, chercheurs ou élèves du MIT ont reçu un Prix Nobel.

 

John Aaron

John Aaron

Lors du « Plugs-Out Integrated Test » de la capsule 012 c’est John Aaron qui faisait office de EECOM (Electrical, Environmental and COMmunication officer) au Centre de Contrôle des Missions près de Houston. Il sait immédiatement que quelque chose d’effroyable s’est produit…

John Aaron n’était pas censé se trouver à la console EECOM ce soir-là, c’est son collègue et ami Rod Loe qui aurait dû être là,  mais c’était son anniversaire de mariage et sa femme avait organisé une petite fête à la maison, ils ont donc interverti leur rotation… C’est lui qui a vu sur son écran la pression au sein de la capsule monter vertigineusement puis les données disparaître, plus de télémétrie !

John Aaron qui sera si déterminant lors des missions Apollo 12 et 13 a été tellement bouleversé que Rod Loe a du venir le chercher et le ramener chez lui.