Wernher von Braun obligé de lire Playboy

En 1968, le film « 2001 l’odyssée de l’espace » sort en salle, Wernher von Braun s’empresse d’aller le voir.

Quand un journaliste lui demande ses impressions, il avoue être un peu déçu, car le message du film n’est pas très clair.

Ce dernier lui apprend alors, qu’il y a une interview de Stanley Kubrick dans le magazine Playboy, actuellement dans les kiosques, dans lequel il explique justement pourquoi il n’a pas voulu délivrer de message explicite.

Playboy Septembre 1968

« Parfait » répond Wernher von Braun en souriant, « c’est bien la première fois que je vais être obligé de lire Playboy ! »

Playboy interview – Stanley Kubrick

Wernher von Braun membre honoraire de la British Interplanetary Society

Le 27 août 1949, Wernher von Braun reçoit une invitation de L.J. Carter secrétaire de la British Interplanetary Society (BIS), alors qu’il travaille à Fort Bliss au Texas.

Cette association pour la promotion de l’astronautique et de la conquête de l’espace fut fondée à Liverpool en 1933, et est toujours en activité. :

« Lors d’une récente assemblée, il a été proposé et voté à l’unanimité qu’en reconnaissance de vos travaux décisifs dans le domaine des fusées  nous vous invitions à devenir  membre honoraire de notre association. »

Le 29 septembre 1949, Wernher von Braun répond avec humilité par ces mots : 

« Je considère votre invitation à devenir membre honoraire de la British Interplanetary Society, come un honneur incommensurable.

Passionné par les voyages spatiaux depuis mes jeunes années à l’école, j’ai consacré tout mon travail et mes efforts à l’avancement de cette noble cause. C’est avec un certain regret, que je vois notre travail sur les fusées, accaparé par les applications militaires. »

« Si l’homme doit conquérir l’espace, il ne pourra réussir que sur la base d’une forte coopération scientifique internationale. 

La portée de cet effort est si vaste, incluant presque tous les domaines de la science moderne, que cela ne pourra passer que par la participation cordiale des scientifiques et ingénieurs d’une multitude de nations, pour que cet objectif lointain puisse éventuellement être atteint.

Aujourd’hui, après avoir consacré près de 20 ans de travail à plein temps dans le domaine des fusées, je suis fermement convaincu, plus  que jamais, que le voyage vers la Lune et les voyages interplanétaires deviendront une réalité – et bien plus tôt que la plupart des gens ne le croient. »

Il conclut sa réponse par:

« Pour moi, le fait que la British Interplanetary Society m’ait invité à devenir un membre honoraire, en dépit de la douleur que mes collaborateurs et moi-même avons infligé au peuple britannique, est la preuve la plus encourageante que le noble enthousiasme dans l’avenir de la fusée est plus fort que les sentiments nationaux, qui dans le passé ont si souvent entravé le progrès scientifique, au profit de l’humanité tout entière. »

Cette première prise de contact entre Wernher von Braun et la BIS, marque le début de relations amicales, notamment avec l’un de ses membres, Arthur Valentine « Val » Cleaver (14 février 1917 – 16 septembre 1977) professionnellement son alter-ego britannique. Il s’en suivra une très abondante et fructueuse correspondance épistolaire.

Arthur C. Clarke ( –  n’avait-il pas déclaré que Val Cleaver aurait pu être le Wernher von Braun britannique. 

Wernher von Braun, quelques pensées

Quelques « phrases » de Wernher von Braun :

« L’Homme est l’ordinateur le plus performant que l’on puisse mettre dans un vaisseau spatial, qui plus est, il peut être fabriqué en masse par des ouvriers peu qualifiés »

Au début des années soixante un journaliste lui demandait ce qu’on allait trouver sur la Lune
« Peut-être bien des Russes ! »

A la question, qu’est-ce que la recherche fondamentale ?
« La recherche fondamentale c’est ce que je fais quand je ne sais pas ce que je fais »

« On peut s’affranchir de la pesanteur, mais pas de la paperasserie »