Neil Armstrong piège William Anders

Neil Armstrong et William Anders, qui constituent l’équipage de réserve de la mission Gemini XI, sont dans le simulateur pour peaufiner leurs techniques de rendez-vous.

Juste quelques minutes avant une manœuvre cruciale, Anders occupé à lire les indications du radar de bord, et des cartes de navigation, jette un œil pour voir ce que fait Armstrong.

A sa grande stupéfaction, son commandant est en train de dormir. Lorsqu’Anders le réveille, Armstrong regarde sa montre, fixe son co-pilote avec des yeux mi-clos et se rendort.

« Pas de problème » pense Anders, « S’il veut faire foirer la simulation ».

Au moment crucial, Armstrong fait mine de se réveiller, prend les commandes et exécute une manœuvre parfaite.

William Anders comprend alors qu’il vient de se faire avoir. Gotcha ! (Je t’ai eu !)

Apollo 8 et la chasse aux papillons

Environ 18 heures après le début de la mission Apollo 8 (18 heures MET, c’est-à-dire à partir du décollage. MET = Mission Elapsed Time) le commandant Frank Borman, atteint par le mal de l’espace, est pris de nausées et se met à vomir.

Bien que William Anders lui ait tendu un sac en plastique, des « résidus » s’échappent et flottent dans le vaisseau spatial… peu après il a la diarrhée…
 
James Lovell et William Anders ont passé un petit moment à rattraper des particules de vomi et de matières fécales avec des serviettes en papier.
 
Anders dira plus tard : « C’était un peu comme aller à la chasse aux papillons »

La visite de Charles Lindbergh

Le 20 décembre 1968, la veille du lancement, les astronautes d’Apollo 8 ont un invité surprise à déjeuner, Charles Lindbergh en personne, accompagné de sa femme Anne.

41 ans après avoir été le premier à franchir l’Atlantique en avion, il vient, à 66 ans, rendre un hommage à ces hommes, qui s’apprêtent à traverser un océan autrement plus vaste et inexploré.

Outre Frank Borman, James Lovell et William Anders, sont présents, les astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Fred Haise qui forment l’équipage suppléant.

Lindbergh, leur héro, leur raconte comment il a rencontré Robert Goddard. Il se remémore une conversation qu’il a eu avec lui, concernant un voyage vers la Lune, et le coût faramineux d’une telle entreprise : « Cela coûterait au moins un million de dollars » avait prédit Goddard.

Tous éclatent de rire.

Lindbergh leur demande combien de carburant allait consommer la Saturn V, un des astronautes lui répond : « 20 tonnes par seconde ». Lindbergh esquisse un sourire :  « Dans les premières secondes de votre vol vous consommerez 10 fois plus de carburant que moi pendant tout le voyage ! »

La Saturn V brûlait 13 500 kg de carburant par seconde, (2,7 tonnes par moteur F1), le Spirit of Saint-Louis quant à lui a consommé 1 380 kg de kérosène pour parcourir 5 808 km en 33 h et 30 min.

La Saturn V brûlait donc chaque dixième de seconde ce que l’avion de Lindbergh a consommé pendant la totalité de son périple.