Walter Schirra, oh mon bateau

L’astronaute Walter Schirra, était l’heureux et très fier propriétaire d’un magnifique petit voilier, équipé des dernières technologies en matière de communication et de navigation, dont la cabine, qui contenait du mobilier en bois précieux, bénéficiait des aménagements les plus raffinés.  

Bill Dana, le comédien qui a inventé le personnage de l’astronaute couard José Jimenez, et quelques astronautes, décident un jour de lui faire une petite farce.

Juste retour des choses, pour qui connaît la propension de Jolly Wally (Wally l’amuseur), à piéger les uns et les autres avec ses blagues mémorables.

Une fois les préparatifs terminés, Bill Dana demande à un employé de la capitainerie du petit port de plaisance de Clear Lake, qui connait bien Schirra, de l’appeler, pour l’avertir qu’une mini tornade menace le port et son voilier.

Il doit lui assurer qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour sauver le voilier, mais qu’il ne peut rien promettre.

Extrêmement inquiet, Walter Schirra se rend immédiatement sur les lieux, et se précipite vers l’endroit où son voilier est mouillé.

Il s’effondre littéralement lorsqu’il voit que son beau voilier a coulé !

Seul le haut du mat est encore visible…

En voyant arriver les organisateurs de ce coup monté hilares, Schirra comprend qu’il vient de se faire avoir.

Bill Dana et ses comparses avaient déplacé le voilier, et planté au fond de l’eau l’exacte réplique du mat original qu’ils avaient réussi à se procurer.  Gotcha !

Walter Schirra, dans le mille

En plus de leur amour pour les belles voitures de sport, les astronautes comme Walter Schirra, avaient un autre point commun avec Jim Rathmann, la chasse.

Un ami commun les accompagnait souvent, Walter Cronkite, le journaliste de CBS, que Rathmann appelait « crankcase » (carter de voiture) !

Ce jour-là, Walter Schirra avait organisé une chasse au dindon.

Rathmann avait acheté deux dindons vivants, et quelques heures avant le rendez-vous, il était allé les attacher sur les branches d’un arbre à l’aide d’une fine cordelette.

Alors que les compères progressent à pas feutrés vers le « piège », Schirra repère un des volatiles et fait feu, il voit bien l’oiseau tomber de la branche, mais pas sur le sol !

Intrigué, il s’approche de l’arbre, et éclate de rire en voyant le dindon se balancer au bout d’une ficelle d’environ un mètre, avec un petit bristol autour du cou qui disait :

« Tu m’as eu ! » (You got me !)

Au voleur, ou une blague d’Alan Shepard

Un peu avant le premier vol Mercury, alors qu’un test était en cours au pad 5, Walt Williams* reçoit un coup de fil, on a besoin de lui à Cocoa Beach pour une conférence de presse.

N’ayant pas sa voiture, il se demande comment il va faire, lorsque Shepard lui tend les clefs de sa Corvette grise « Pas de problème Walt, prend ma ‘vette , j’irai déjeuner avec Gus ».

Williams le remercie et s’en va.

Aussitôt, Shepard appelle le poste de sécurité : « Allo, c’est Shepard, un salopard vient de me piquer ma Corvette, et il se dirige vers le portail sud ».

Quand Williams arrive au niveau du poste de contrôle, quatre gardes l’arrêtent, le sortent manu-militari de la voiture et le plaquent contre un mur, Williams finit par les convaincre d’appeler Shepard au pad 5.

« Ah, c’est lui qui a pris ma voiture ? Oui bien sûr. C’est bon, pas de problème ! »

Si l’on en croit un manuscrit de Walt Williams qui n’a jamais été publié, il ne s’est pas fait arrêter par la police, mais a ramené la Corvette à son propriétaire le soir même comme convenu… Lorsqu’il a appris ce que Shepard avait tenté de faire, il a demandé à un technicien d’installer sur la Corvette un petit dispositif destiné à provoquer une petite explosion au moment du démarrage, le système ayant foiré, c’est de la fumée qui est sortie du capot.

Shepard aurait alors demandé à Williams s’il n’avait pas eu de problème avec sa voiture, ce dernier lui aurait répondu : « Non, je n’ai rien remarqué, elle roulait très bien»…

C’est en ouvrant le capot pour faire une inspection plus approfondie, que Shepard aurait découvert la petite installation pyrotechnique !

Walt Williams était à ce moment-là Directeur adjoint du Manned Spacecraft Center, Houston, Tex. (Actuellement le Lyndon B. Johnson Space Center). Williams avait des responsabilités considérables, il dirigeait entre autre, les opérations d’avant lancement, le lancement proprement dit, le programme des « activités » à bord du vaisseau spatial, les opérations de récupérations, les analyses et études d’après vol, le planning des missions…