Story Musgrave debout lors de l’atterrissage

Story Musgrave est un astronaute hors du commun, sélectionné en août 1967, il fait partie du sixième groupe.

Il a effectué la bagatelle de six vols spatiaux. Il est le seul astronaute à avoir volé sur toutes les navettes spatiales. [Challenger (STS-6 et STS-51F), Discovery (STS-33), Atlantis (STS-44), Endeavour (STS-61) et Columbia (STS-80)]

Lors de son premier vol, STS-6 en 1983, il a notamment effectué la première sortie dans l’espace du programme navette, et lors de son dernier vol (STS-80 en 1996), la plus longue mission d’une navette spatiale,17 jours 15 heures 53 minutes et 18 secondes, il a accompli un fait unique dans les annales, en restant debout lors de la rentrée atmosphérique, pour profiter du spectacle dira-t-il !

Il a ainsi pu filmer avec un caméscope la « féerie » de la rentrée atmosphérique, les ondes de choc, les couleurs.

Story Musgrave voulait prouver que l’on peut tout à fait rester debout lorsque l’on passe d’un environnement 0 g à la gravité terrestre. « Il était important de démontrer que le système cardiovasculaire permet de se réadapter sans problème à la gravité après un séjour de plus de 17 jours en impesanteur sans être obligé d’être assis et sanglé sur un siège lors de l’atterrissage. Je n’ai eu aucun problème à rester debout tout le long de la  « descente » jusqu’à l’atterrissage.

Lorsque je suis descendu de la navette je me suis senti un peu faible, mais rien de bien sérieux, le lendemain j’ai pu faire un jogging. J’ai fait une partie de racquetball  24 heures avant le vol et une partie 24 heures après le vol. J’ai aussi bien joué les deux fois ! »

Il convient de noter qu’un astronaute de la navette subit une accélération d’environ 2 g lors de la rentrée. Précisons également que sur la longue liste des diplômes de Story Musgrave figure un doctorat en médecine !

Columbia, faux départ

Le journal The Detroit News a un peu précipitamment annoncé le décollage de la deuxième mission de la navette Columbia (STS-2) le 4 novembre 1981.

L’impression de l’édition du matin ne pouvant plus attendre, et afin de toujours être à la pointe de l’information, c’est tout juste deux minutes avant le décollage, que le rédacteur en chef donne imprudemment le feu vert. La rotative démarre…

A la une du journal :

Columbia repart une deuxième foisDécollage parfait pour la navette « d’occasion »

Navette d’occasion, car c’est la première fois dans l’Histoire, qu’un même vaisseau spatial habité refait un deuxième vol dans l’espace.

Hélas, à T moins 31 secondes, le compte à rebours est interrompu, et le vol reporté au 12 novembre.

Ce numéro est devenu « collector » !

Je t’en prie… Après toi !

Il existait, sur la tour de service du pas de tir de la navette spatiale, un système d’évacuation d’urgence pour les astronautes et le personnel, appelé « Slidewire Escape System ».

Il s’agit de nacelles, pouvant accueillir jusqu’ à 4 personnes, fixées à un câble de 366 mètres de long, qui emmènent les personnes à très vive allure, à l’abri, loin d’une éventuelle déflagration.

A l’occasion d’une conférence de presse avant le vol STS-1, les journalistes demandent aux astronautes John Young et Robert Crippen comment se sont déroulés les tests de ce « Slidewire Escape System ».

John Young : « J’ai demandé à Crippen de faire ce test, car j’avais peur que ce système ne fonctionne pas très bien »

– « Il me laisse toujours les bons plans » ironise Crippen

– « En effet, » ajoute Young « il y a une chose que vous devez savoir, si vous voulez un jour commander une mission : laissez toujours votre pilote y aller en premier ! »

Robert CRIPPEN – John YOUNG

John Young et George Abbey (à gauche)  Robert Crippen (de profil)  Richard Truly et Joe Engle