Gemini 9, tout en poésie !

En ce premier juin de l’année 1966, Thomas Stafford et Eugene Cernan de la mission Gemini 9 (Gemini IX A) attendent la mise à feu de la fusée Atlas.

Malheureusement, à T-3 minutes un problème de communication entre les ordinateurs au sol et celui de Gemini, entraine le report du lancement.

Lorsque Stafford apprend la mauvaise nouvelle il exprime sa déception en lâchant un « Oh zut ! » (Ce sont en tout cas les propos tels qu’ils furent rapportés par le service des relations publiques.)

Lorsque deux jours plus tard, Stafford et Cernan s’apprêtent à entrer dans leur vaisseau spatial, pour une nouvelle tentative de lancement, ils sourient, en apercevant sur ce dernier un écriteau sur lequel figure un petit « poème », écrit par leurs collègues James Lovell et Buzz Aldrin (l’équipage suppléant) :

« On plaisantait auparavant,
 mais plus maintenant.
Faites en sorte d’envoyer vos c… euh, personnes, dans l’espace,
Ou nous aurons aucun scrupule à prendre votre place »

Jim et Buzz

Ce jour-là le lancement a bien eu lieu !

Thomas Stafford, information top secrète !

Lorsque Thomas Stafford (issu de l’U.S. Air Force), à bord de Gemini VI A, ouvre son kit personnel,  il trouve une enveloppe scellée : « A n’ouvrir qu’une fois en orbite ».

A l’intérieur, une carte sur laquelle est inscrit en gros caractères : « Information top secrète ; à droite c’est tribord, à gauche c’est bâbord ».

C’est une idée du producteur Mickey Kapp, grand ami des astronautes.

Faut-il rappeler que le commandant de la mission est l’inénarrable Walter Schirra issu de  l’ U. S. Navy ?

Je vois le Père Noël…

Alors que nous sommes à 9 jours de Noël, Walter Schirra et Thomas Stafford sont dans l’espace à bord de Gemini VI A, ils se préparent pour leur retour sur Terre lorsque les astronautes appellent Houston :

« Ici Gemini 6. Nous voyons un objet qui ressemble à un satellite, il se dirige du nord au sud sur une orbite polaire… J’aperçoit un module de commande et 8 plus petits modules devant… Il se déplace sur une trajectoire très basse… on dirait qu’il ne va pas tarder a entrer dans l’atmosphère. Attendez… on dirait qu’il nous fait des signes…Le pilote du module de commande porte une combinaison rouge… »

Les contrôleurs de vols sont abasourdis, chacun se regarde la bouche ouverte, lorsqu’ils éclatent de rire en entendant la musique de « Vive le vent » (Jingle Bells) joué sur un harmonica et le vrai son des clochettes de Noël !

Le CapCom Eliott See leur lancera : « Vous êtes vraiment trop les gars ! »

Walter « Wally » Schirra avait emmené ces deux instruments spécialement pour cette petite blague…

Stafford et Schirra se sont entraînés en toute discrétion deux ou trois fois avant le vol, et resterons pour la postérité les premiers à avoir joué d’un instrument de musique dans l’espace !

L’harmonica de marque Hohner et les six grelots sont exposés au National Air and Space Museum de Washington D.C