Memorial Tree Grove, un arbre pour le souvenir

La NASA, a décidé de réserver un emplacement au Centre Spatial Johnson, le Memorial Tree Grove, à la mémoire de tous les astronautes décédés, que ce soit de vieillesse, à la suite d’un accident, maladie, ou dans l’accomplissement de leur devoir.

Pour chaque astronaute un arbre est planté au cours d’une cérémonie solennelle.

Lorsque par exemple l’arbre de Charles « Pete » Conrad a été planté, son ami Alan Bean, qui voulait que cette cérémonie soit joyeuse, comme Pete aurait aimé qu’elle soit, a donné le ton en demandant à Georges Abbey, le Directeur du Centre Spatial Johnson , d’écouter ce que Pete avait à lui dire à travers lui :

« Il pense qu’il faudrait que ces arbres soient tous illuminés pour Noel, et comme sa devise a toujours été, « Si vous ne pouvez pas être bon, soyez original * », il suggère… non il insiste… pour que ces lumières soient blanches, excepté pour lui ! »

Ce fut la seule cérémonie où l’on put entendre des éclats de rire !

Si vous visitez le Centre Spatial Johnson pendant la période de Noël, vous verrez que la NASA a tenu sa promesse…

Parmi tous les arbres qui brillent d’une couleur blanche éclatante, qui nous rappellent ces hommes et ces femmes qui sont allés dans l’espace et nous ont quittés, un seul arbre est recouvert de guirlandes lumineuses rouges ! 

Aujourd’hui les arbres ont grandis, et seuls les troncs et le bas des branches sont recouverts de guirlandes lumineuses.

Le Memorial Tree Grove compte environ une cinquantaine d’arbres, des chênes…

Pour Stuart Roosa, un de ses arbres de Lune ?  Eh non, on avait planté un Magnolia, en hommage à son Etat préféré, le Mississippi, mais l’arbre n’a pas bien pris et il a été remplacé par un chêne.

Le site n’est pas ouvert au public, mais on l’aperçoit de la route NASA 1 qui passe juste devant le Centre Spatial Johnson.

Il y a également un arbre pour Robert Gilruth (le premier directeur du centre) et Max Faget !

Le Memorial Tree Grove du Lyndon B. Johnson Space Center a été créé le 30 mai 1996.

* « If you can’t be good, be colorful »  Charles Conrad

Etes-vous une tortue ?

Lors du décollage de l’avant dernière mission du programme Mercury, Sigma 7, Donald Slayton qui faisait office de CapCom, demande à Walter Schirra : « Hey Wally, are you a Turtle ? »…

Au cours d’une retransmission télé pendant la mission Apollo 7, Wally Schirra montre à la caméra une feuille sur laquelle est inscrit : « Deke Slayton are you a Turtle ? »

Lorsque Donald Slayton va enfin dans l’espace, avec la mission Apollo-Soyouz, Schirra ne manque pas de lui reposer la fameuse question… « Are you a turtle ? »

Que peut bien signifier cette question incompréhensible ? Es-tu une tortue ? (sous-entendu fais-tu partie de la confrérie des Tortues ?)

 Le « Club des Tortues » est une confrérie fondée par des pilotes de chasse de la deuxième guerre mondiale.

« Wally » Schirra et Alan Shepard créèrent une subdivision (il en existe plus d’une douzaine, mais la question et le mot de passe sont strictement les mêmes), la « Turtles Outershell Division« , (Jeu de mot sur shell, outershell dans ce contexte signifie au-dessus de la couche atmosphérique, shell, c’est aussi la carapace) l’Association Interstellaire des Tortues (Interstellar Association of Turtles)…

La « philosophie » du Club des Tortues énonce que l’on n’arrive à rien dans la vie, si l’on ne tend pas son cou (comme les tortues… sous-entendu pour boire un petit coup !)

L’association regroupe les plus éminentes personnalités de l’aérospatiale, la politique, la finance, la presse……

Pour faire partie de l’Association Interstellaire des Tortues, il faut être adulte, parrainé par un autre membre, répondre à quatre questions très simples qui demandent un sens de l’humour à toute épreuve, et ne pas avoir l’esprit mal placé. (Les questions diffèrent selon les entités mais restent de la même veine !)

Les quatre questions sont :

1- What is it a man can do standing up, a woman sitting down and a dog on three legs ? (Que peut faire un homme debout, une femme assise, un chien sur trois pattes ?)

2- What is it that a cow has four of and a woman has only two of ? (Que possède la vache au nombre de quatre, et la femme en deux exemplaires ?)

3- What is a four-letter word ending in K that means the same as intercourse ? (Quel mot de quatre lettre se terminant par un K est un synonyme de rapport ?)

4- What is it on a man that is round, hard and sticks so far out of his pyjamas you can hang a hat on it ? (Qu’est ce qui sur un homme est rond, dur, dépasse tellement du pyjamas que l’on peut y accrocher un chapeau ?)

(Les bonnes réponses à la fin)

Pour rester membre il suffit « simplement » de donner, à haute et intelligible voix, le mot de passe chaque fois qu’un autre membre pose la question « Are you a Turtle ? » ou, si les circonstances ne le permettent pas, de s’acquitter du gage qui consiste à payer une tournée aux personnes qui ont entendu la question…

Le mot de passe est bien entendu une phrase que l’on ne peut pas prononcer partout, loin s’en faut, en l’occurrence : « You bet your sweet ass I am », (vous pariez votre beau petit cul que oui) puisque le but du jeu est de piéger un membre, afin de bénéficier d’une tournée gratuite !

 Ainsi après le vol Sigma 7, Slayton triomphant attend que Schirra paye sa tournée, mais, ô surprise, ce dernier sort son magnéto personnel sur lequel il avait enregistré la question de Slayton et sa réponse ! Tel est pris qui croyait prendre !

Quelques années plus tard, Slayton lui rendra la monnaie de sa pièce en employant le même subterfuge, pour Apollo 7 et Apollo Soyouz, il enregistrera la question et le mot de passe ! (Bien entendu, sans enregistrer la question originale, la réponse ne vaut pas !)

Il va de soit, que les conversations entre la capsule et le sol étant enregistrées il n’était pas question pour Schirra ou Slayton de donner la réponse en direct ! On se rappelle des jurons proférés lors de la mission Apollo 10 et des proportions que cela a pris !

 Lors d’une réception à la maison blanche après le vol de Gordon Cooper, John Kennedy se tourna vers Schirra et lui dit : « By the way, Wally, are you a turtle ? », Wally Schirra hésita longuement avant de dire « You bet your sweet ass » au Président des Etats-Unis !

 Un autre passe-temps des membres de l’Association Interstellaire des Tortues consiste à déstabiliser un autre membre en lui disant: « Check your six, check your fly caper » (en langage de « rampant » moyen cela signifie : ta braguette est ouverte) ! Shepard se fit avoir alors qu’il faisait un discours, sans pupitre, il fut tellement décontenancé, essayant de vérifier « discrètement » la véracité de la chose, qu’il en oublia le fil de la discussion… Gotcha ! (je t’ai eu !)

 [Les réponses aux questions: Shake Hands (serrer la main), Legs (jambes, pattes), Talk (parler), His Head (Sa tête)]

Le certificat de la confrérie des Tortues

Pour le meilleur et pour le rire

Donn Eisele est le premier astronaute à avoir divorcé, alors qu’il faisait toujours partie de la NASA.

John Young est le premier à avoir fait de même, alors qu’il était affecté à une mission, Apollo 16).

Walter Schirra disait à ce propos : « Si je n’ai pas encore divorcé, c’est justement parce que je ne suis jamais à la maison. »