Apollo 10 ou les astronautes de la sagesse

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Eugene Cernan – Thomas Stafford – John Young (NASA – 1969)

Sur cette photo, l’équipage d’ Apollo 10 reproduit un symbole pictural d’origine oriental : les singes de la sagesse.

Il s’agit de trois singes dont le premier se couvre la bouche avec les mains, le deuxième les yeux, le dernier les oreilles.  « Je ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire », « je ne vois pas ce qu’il ne faut pas voir », et « je n’entends pas ce qu’il ne faut pas entendre ».

Que l’on peut également interprêter à contrario par : ne pas se taire pour ne pas prendre de risque, ne pas se cacher les yeux devant les difficultés,  ne pas se boucher les oreilles pour ne pas savoir. Il n’est nullement question de s’isoler du monde qui nous entoure.

Ironiquement, c’est Eugene Cernan qui se couvre la bouche !  cf Un juron médiatisé

Les deux héros de Scott Carpenter

Lors d’une interview de l’astronaute – aquanaute Scott Carpenter (1925-2013), réalisée le 30 mars 1998 par Michelle Kelly dans le cadre du NASA Johnson Space Center Oral History Project (JSC OHP), depuis l’été 1997 plus de 900 personnes ont été interviewées, cette dernière lui demande quelles sont les personnes qui ont le plus compté dans sa carrière, celles qu’il admire le plus.

Scott Carpenter : J’ai deux héros dans ma carrière. Le premier c’est Wernher von Braun, car son génie aveuglant nous a emmené sur la Lune.

Ainsi que Jacques-Yves Cousteau, c’est mon deuxième héro. Kennedy également, bien sûr, a été déterminant pour les vols lunaires, car c’est son charisme qui a fédéré le pays autour de cette idée, mais mon vote va pour von Braun en ce qui concerne l’espace et Cousteau pour l’océan.

Michelle Kelly : Que trouvez-vous le plus admirable chez ces deux personnalités ?

Scott Carpenter : C’est l’intellect de von Braun, mais il avait également un extraordinaire charisme. Cousteau, pour tout le travail accompli, bien que son domaine fût loin d’être aussi médiatisé que l’espace, mais alors que von Braun avait du charisme, Cousteau avait de la magie.

Scott Carpenter a choisi la figure la plus emblématique de chacune des deux disciplines que sont l’exploration spatiale et l’exploration océanographique !

Jacques Yves Cousteau et Scott Carpenter 

Apollo-Soyouz, les astronautes à Baïkonour

En avril 1975, lors du dernier voyage d’entrainement en URSS, avant la mission Apollo-Soyouz prévue en juillet, la délégation américaine dans le cadre d’échanges culturels visite notamment, à sa demande, les villes de Zagorsk, le siège de l’Eglise orthodoxe Russe, Kalouga, où vivait Konstantin Tsiolkowski, Tashkent, Bukhara, Samarkand…

Le 19 avril, elle visite le nouveau centre de contrôle de Kaliningrad, le « TsUP » (Tsentr Upravleniya Polyotov) et le 28, enfin, car les tractations furent extrêmement laborieuses, elle pu se rendre au centre spatial ultra secret de Baïkonour.

Les seuls occidentaux à l’avoir visité jusque-là étaient les présidents français Charles de Gaulle (le 22 juin 1966) et Georges Pompidou (les 8 et 9 octobre 1970) et leur délégation.

Comme pour les français, le secteur que les américains sont autorisés à visiter, a été préparé pour la circonstance, même les rails du chemin de fer, entre le hall d’assemblage et le pas de tir, ont été peints…

Sur cette base militaire ils ne virent aucun uniforme, uniquement des personnels aux cheveux coupés très courts, portant des vêtements civils mal ajustés…