20 juillet 1969 : planté du drapeau sur la Lune

Le 23 février 1945 le photographe américain Joseph John Rosenthal (9 octobre 1911 – 20 août 2006) prenait cette photo, pour laquelle il reçut le prix Pulitzer cette même année.

Cette photo immortalise des soldats américains (U.S. Marines) érigeant le drapeau américain sur le mont Suribachi, sur l’île d’Iwo Jima, lors de la guerre contre le Japon. « Raising the Flag on Iwo Jima »

Iwo Jima 1945

24 ans plus tard le dessinateur Wayne Stayskal (11 décembre 1931 – 20 novembre 2018) s’inspire de cette photo pour rendre un vibrant hommage aux trois astronautes qui ont péri dans l’incendie de leur capsule, lors d’un test au sol, le 27 janvier 1967.

Apollo 1 et Neil Armstrong

Le dessin, paru dans le journal « Chicago Today » le 21 juillet 1969, montre en effet les représentations fantomatiques des astronautes Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee aidant Neil Armstrong à hisser le drapeau américain sur la surface de la Lune, le 20 juillet 1969 (heure de Houston) lors de la mission Apollo 11.

A la suite de la tragédie d’Apollo 1, de nombreuses modifications furent apportées au vaisseau spatial, leur sacrifice ultime a sans conteste permis le succès du programme Apollo.

Un sublime dessin de Wayne Stayskal !

Anecdote dans l’anecdote : Le 23 février 1962, alors que le président Kennedy décore l’astronaute John Glenn de la NASA Distinguished Service Medal, trois jours après avoir effectué le premier vol orbital américain (Mission Mercury-Atlas 6 – Friendship 7), il fait remarquer que : « Ce même jour, il y a 17 ans, des Marines ont planté le drapeau américain sur le mont Suribachi à Iwo Jima. Dans un futur pas si éloigné, un Marine, un représentant de la Navy ou de l’Air Force, plantera un drapeau américain sur la Lune ».

Un cadeau pour Leo DeOrsay

Avant de quitter le porte-avions USS Lake Champlain, Alan Shepard souhaite examiner son vaisseau spatial.

Le responsable NASA de l’équipe de récupération, Charles Tynan, vient juste de noter la position de tous les interrupteurs du tableau de bord, et les mesures affichées par les divers indicateurs et autres jauges.

Il se tient à côté du vaisseau spatial et s’apprête à partir lorsqu’ Alan Shepard arrive. Normalement la NASA avait donné comme instruction au personnel de ne pas parler à Shepard afin que son esprit ne soit pas « pollué » par des informations autres, que celles en rapport avec son vol.

Contre toute attente Shepard entame la conversation…  Les journalistes qui assistent de loin à la scène rapporteront dans leurs comptes rendus qu’il s’agissait d’une longue discussion technique… En réalité il n’en est rien… Après avoir confié à Tynan que ce vol bien trop court était fantastique, qu’il est ravi d’avoir amerri à portée visuelle du porte-avions, et combien il se sentit soulagé lorsque le parachute principal s’est déployé, il lui demande un service : démonter l’horloge de bord de Freedom 7 et la lui remettre de retour au Cap.

Tynan étant extrêmement réticent à récupérer quoi que ce soit sur le premier vaisseau spatial américain, Shepard a dû le persuader un long moment avant qu’il ne finisse par consentir.

Comme cette montre « huit jours » n’a aucune valeur scientifique ou technique dans le cadre de la mission, Tynan accepte de dévisser quelques boulons, et met l’objet dans son attaché-case.

Quelques jours plus tard Tynan remettra l’horloge à Shepard dans le Hangar S.

Les sept astronautes avaient eu l’idée de faire monter l’horloge sur un support en bois de noyer, pour l’offrir à leur avocat, Leo DeOrsay, qui défendait gratuitement leurs intérêts !

Le USS John F. Kennedy pour récupérer Apollo 11

Certaines sources évoquent le fait que la NASA ait demandé à la Maison Blanche d’affecter le porte-avions USS John F. Kennedy (CV-67), entré en service le 7 septembre 1968, pour la récupération d’Apollo 11, mais que l’administration Nixon a refusé.

L’historien spécialisé dans le spatial, John Logsdon, n’a trouvé aucun document venant corroborer cette soi-disant demande de la NASA, ou le refus de la Maison Blanche (qui n’aurait fait aucun doute).

Il se trouve que le porte-avions USS John F. Kennedy a été déployé en avril 1969 au sein de la Sixième Flotte, basée en Méditerranée, et que son transfert dans l’Océan Pacifique avec tout son groupe aéronaval, dans le seul but de récupérer Apollo 11, aurait posé trop de problèmes.

Encore une légende urbaine concernant Apollo 11 !

C’est le USS Hornet (CV-12) déployé au sein de la 7ème Flotte (dans le Pacifique) qui servira de bâtiment de récupération principal pour la mission Apollo 11 (et très exactement quatre mois plus tard pour Apollo 12).