Une conférence de presse en toute décontraction

La conférence de presse d’avant vol, de la mission Gemini 4, s’est déroulée en présence de James McDivitt et Edward White, « équipage titulaire » et James Lovell et Franck Borman, « équipage de réserve ».

Lorsqu’un journaliste demande s’ils ont choisi un nom pour leur vaisseau spatial, James McDivitt répond: “Je ne sais pas, qu’est-ce qu’on joue à Broadway en ce moment ?” Un clin d’œil à Virgil Grissom, qui avait baptisé Gemini 3 “Molly Brown”, d’après la comédie musicale “The Unsinkable Molly Brown” qui passait à Broadway.

A la question de savoir si l’équipage s’entend bien il répond : « Je pense que j’ai passé plus de temps avec Ed depuis le 1er septembre qu’avec ma femme, on s’entend parfaitement, mais pour ces deux-là » désignant Jim Lovell et Frank Borman, « j’ai des doutes ».

Borman : « Nous formons un excellent groupe, d’ailleurs la nuit dernière Jim et moi avons eu un problème avec nos réservations, du coup nous avons dû passer la nuit ensemble dans la suite nuptiale du Georgetown Inn ».

Lovell : « Vous voyez, on ne peut pas être plus proche ! »

Toute la conférence de presse s’est déroulée ainsi.

Un drapeau américain sur l’épaule

La NASA a interdit aux astronautes de Gemini 4, James McDivitt et Edward White de donner à leur vaisseau spatial le nom de American Eagle.

Une décision qui découle de la polémique « Molly Brown » de Gemini 3.

Ils ont donc décidé, de porter sur l’épaule gauche de leur combinaison spatiale, un « badge » représentant le drapeau américain.

Dès lors, tous les astronautes feront de même.

Ce machin ne volera jamais

Nous sommes le vendredi 27 janvier 1967.

Les astronautes Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee effectuent une simulation « Plugs Out Test » au Cap.

De l’autre côté du pays, à Downey en Californie, à l’usine North American Aviation, le Contractant principal du Module de Commande, les astronautes Thomas Stafford, John Young et Eugene Cernan (équipage de réserve de la deuxième mission Apollo) effectuent eux aussi un test, sur le deuxième simulateur du module de commande.

Un test émaillé de nombreux problèmes : fuites, courts-circuits…

A un moment, en manipulant le sas d’entrée, une partie de l’écoutille est même tombée sur le pied de Stafford. « Aller sur la Lune ? » aboya Stafford, « Ce fils de p… (le vaisseau spatial) n’atteindra même pas l’orbite terrestre ! »

A bout, Stafford met prématurément un terme à ce test.

A peine sorti du simulateur, il doit répondre à un coup de fil urgent en provenance du Cap. Les astronautes Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee sont morts…