Au tout début du mois de juin 1963, le binôme constitué par John Glenn et Neil Armstrong se retrouve en pleine jungle du Panama, dans le cadre d’un stage de survie. Chacun dispose d’une machette de 30 cm, d’un hamac pour dormir au sec, d’hameçons, de fil de pêche, etc, bref, le minimum pour subsister dans la forêt tropicale.
Ils doivent mettre en pratique ce qu’ils ont appris ; faire du feu avec du balsa, boire de l’eau en coupant certaines feuilles, attraper lézards, serpents et insectes, ramasser les racines et baies comestibles…
Clin d’œil aux indiens Choco, dont c’est le territoire, qui participent très activement à leur formation, ainsi qu’au premier groupe hôtelier du monde, John Glenn et Neil Armstrong inscrivent sur un bout d’étoffe de parachute, à l’aide d’un morceau de charbon, « Choco Hilton », enseigne qu’ils disposent bien en évidence sur leur campement de fortune.
A l’occasion d’un stage de survie au Panama, dans le cadre du programme Gemini, Walter Schirra et son binôme James McDivitt, sont héliportés en pleine forêt, à une vingtaine de minutes de vol de la base aérienne Albrook, où se trouve le « Tropic Survival Center », pour subir l’épreuve en « conditions réelles ».
Les astronautes livrés à eux même, doivent passer deux nuits dans la jungle et mettre en pratique ce qu’ils ont appris.
Leur régime alimentaire se compose essentiellement de cœurs de palmiers, dont Schirra gardera un certain dégoût par la suite. Ayant mal évalué la résistance d’un tronc d’arbre pour installer son hamac, il se retrouve au beau milieu de la nuit avec les fesses touchant le sol !
Ils tentent de pêcher du poisson, mais sans succès.
La rivière au bord de laquelle ils se sont installés ne leur apportant aucune nourriture, Walter Schirra a l’idée de signaler leur position en utilisant les sachets de colorant utilisés en mer pour aider à la localisation des capsules et des radeaux de survie.
Chaque jour il en déverse un sachet, au grand dam des binômes se trouvant en aval. Ce colorant a une durée de vie dans l’eau de mer d’environ 12 heures avant de se diluer.
Ce subterfuge permet à l’équipage d’un hélicoptère de les repérer, et de leur larguer des vivres et du matériel. Les équipes de récupération et de recherche, à l’entrainement également, ne connaissent pas la position des « naufragés », qui n’ont pas de radio pour communiquer.
Peu à peu, les autres binômes quelque peu contrariés remontent la rivière jusqu’à l’origine de la «coloration», tels Thomas Stafford et Eugene Cernan, plus intrigués qu’en colère, lorsqu’ils ont vu l’eau se colorer en vert chartreuse, alors qu’ils étaient tranquillement en train de pêcher !
L’astronaute Virgil Grissom était ami avec Carroll Shelby, le célèbre coureur automobile et préparateur de voitures de sport.
Lorsque Ford sort sa Mustang, Shelby répond à l’offre du constructeur, en développant la Shelby GT350, basée sur la Mustang, afin de concurrencer les Corvettes de Chevrolet, sportivement dans les courses automobiles, et commercialement, sur le secteur très à la mode des voitures ultra puissantes basées sur des moteurs V8 sur vitaminés.
Il se trouve que Shelby possédait entre autre, une GT350 de plus de 320 CV avec un couple monstrueux, qu’il avait accepté de prêter à Grissom.
Ce jour de l’année 1966, Virgil Grissom, Alan Shepard et Walter Schirra se trouvent dans les locaux de North American à Downey, le constructeur du vaisseau spatial Apollo.
Durant la pause déjeuner, Grissom leur propose d’aller essayer le bolide pendant qu’il règle une affaire personnelle.
Ne se faisant pas prier, Shepard prend le volant, et Schirra le siège du co-pilote. Dans la banlieue de Downey, ils arrivent sur une large avenue à six voies, bordée de commerces, et de voitures garées de part et d’autre de la chaussée.
A cette heure, le trafic est pratiquement nul. L’endroit parfait pour un petit test d’accélération de 0 à 100. Aussitôt dit, aussitôt fait !
« Prêt » annonce Schirra les yeux rivés sur le chronomètre de sa montre, pendant que Shepard chauffe le moteur. « Attention… Partez ». Shepard démarre en trombe, faisant crisser les pneus, et juste au moment où ils atteignent les 100 km/h, il s’exclame : « Oh Merde ! », et freine prestement.
Derrière eux, arrive une voiture de police avec sa rampe lumineuse allumée. Shepard se gare et sort lentement de la voiture.
Les deux policiers sont hilares : « Vous êtes Alan Shepard, n’est-ce pas ? » – « C’est exact » – « Et dans la voiture, est-ce Wally Schirra ? » – « Oui monsieur. » – « Vous venez de faire un truc plutôt idiot M. Shepard. Si vous souhaitez faire le test de 0 à 100 d’une Mustang Shelby, ne le faites pas lorsque vous êtes juste à côté d’une voiture de police ! » Les policiers laissent partir les deux pilotes-astronautes sans même leur mettre de contravention !
Concentrés sur le chronomètre, la route devant eux, et le compteur de vitesse, ils n’avaient pas vu la voiture de police stationnée à proximité, et les deux officiers qui avaient tout observé !
Carroll Shelby et sa Ford Mustang Shelby GT 350
PS : Une Shelby GT 350 passe de 0 à 100 km/h en 6 secondes !